(iee, en voyant une source dans le Voisinage de
la crypte, qu’on l’avait amenée jusqu’ici \ et que
tout cet appareil n’était qu’une fontaine; mais
cette hypothèse n’est pas tenable; car je n’ai pu
trouver aucune trace d’un canal qui eût amené
1 eau jusqu’ici.
Les Grecs donnent à cette source le nom de
Sainte-Jnastasie ou ÜEau Sainte. Les Tatares
l’appellent Sououk-sou (eau fraîche), ce qui
n’est pas une raison pour qu'elle soit fraîche •
car on a vu que la source si belle de Sououk-sou,*
près d’Oursouf, montre ii ° | de R ., et celle de
Samte-Anastasie, éprouvée par M. Koeppen,
n’en diffère guère, puisqu’elle est de io° R.
Les silos ou greniers à blé sont dans des
cryptes encore plus élevées que les pressoirs, et
très-près de la fontaine. Leur hauteur rend leur
abord dangereux pour quiconque a des vertiges.
Ces silos varient de forme : ici ainsi qu’à Tcher-
kess-kerman ou le général Kozeri en a décrit et
mesuré une dizaine qui étaient taillés au sommet
d un rocher, ce sont des réservoirs de forme allongée
, ovale v de 7 pieds de profondeur environ,
et de 3 pieds d’ouverture. Les silos de
Katchikalène qui ne sont pas sur une surface
extérieure dérocher, mais dans des cryptes,
renferment encore du froment friable, noirci
par le temps.
L industrie crypte s’est emparée non-seulement
des parois de rocher, mais elle s’est étendue
sur la majeure partie des énormes blocs
isolés qui s’en sont détachés, et qui sont semés
çà et là , hérissant le sol : presque tous sont
excavés et présentent des niches de différentes
formes, des escaliers , même des pressoirs.
Quelques-unes des cryptes de Katchikalène
renferment des ossements, mais nulle n’a servi
d’église ou de chapelle ; ce qui prouve, selon moi,
que l’établissement de celte ville troglodytique
est antérieur au christianisme.
Quand les habitants devenus chrétiens voulurent
avoir un temple, ils imaginèrent de creuser
dans un gros bloc détaché qui couvre une
partie de la terrasse fortifiée, une niche semblable
à l’abside d’une petite chapelle. Elle
regarde le levant, et elle est décorée d’une
grande croix sculptée, placée sur une espèce
d’autel (î).
Au-devant de l’abside , des mortaises taillées
de droite et de gauche de la niche, indiquent
l’existence d’une petite nef en bois; l’inclinaison
du toit est encore marquée sur la face du rocher
au-dessus de la niche.
Le reste de la terrasse servit de cimetière, et
j ’y ai copié les deux plus beaux sarcophages avec
(i) Allas, IIe série, pl. 46, et V e série, pl. 14, fig- i.