récolté environ 10,000 quintaux de pommes
sinapes et tchillebis, dont la vente sur place, aux
marchands de Moscou, a produit 33,000,fr .(i).
Dans cette vallée demeure le comte de Maison,
l’un des civilisateurs zélés des Tatars Nogais(a)j_
il possède la terre à' Hadji-Bikez.
Mais le plus beau domaine sans contredit est
celui de Sçbla (Sabli^, que possède la comtesse
Laval. Il comprend 4ooo dessétines de terrain,
avec trois villages russes colonisés, et une belle
maison de campagne, avec jardins, parcs, etc.
Sabli a été l’une des premières campagnes établies
par des seigneurs russes en Crimée. Son
fondateur fut le général André Borosdin, ancien
gouverneur de la Crimée, qui vendit sa nouvelle
création au comte Zavadofski, que le désir de
plaire à une grande dame portait à ce coûteux
achat. Des mains du comte elle a passé dans
celles de la comtesse Laval,
Le géneial Borosdin y avait érigé plusieurs
fabriques qui devaient servir de modèle en Cri-
mée; je ne sais quel soi-t a pesé sur ces difieren
tes branches d’industrie ; mais aujourd’hui
1 on ne travaille plus qu’à la fabrication du drap,
qui occupe une partie de la population. L ’adini-
(1) C. H. Montandon, G u id e , p .3o3.
m Schlatter, Reise nach der Nogayen-l'artarer
(1822 à 1828), St-Gallen, i836, p. 82.
nislrateur, M. Henri Vander Schrouff, avait
trouvé qu’il n’y avait nul profit à continuer à
s’occuper des autres branches d’industrie, et il
a porté ses regards sur les vrais revenus de la
terre, le foin, le blé, le tabac, les fruits. Il avait
un soin particulier du jardin, qui était fort bien
entretenu, et riche en excellentes espèces de
poires et de pommes. On y avait acclimaté le
Gleditsia triacantha, le Catalpa ; au jardin était
adossé par une colline crayeuse tournée au midi,
une petite vigne, l’une des plus élevées de la
Crimée : elle produisait, dans les bonnes années
, un vin blanc très-gazeux et agréable à
boire, mais très-léger.
L’on visite dans le jardin la fameuse incrip-
tiond'A lexis, seigneur de Théodoros : elle tient
Jieu de banc, placée au milieu d’un bosquet de
verdure (1).
Le foin que récolte Sabli est consommé sur
place par les grands troupeaux de boeufs qui approvisionnent
Simféropol et Sévastopol : l’engrais
reste ainsi à la terre. La vente de ce foin
monte à une somme très-considérable, surtout
dans les années sèches, où la steppe ne produit
presque rien, et ou les prairies basses et irrigées
seules ne souffrent pas.
Mais la vrai industrie de Mi Henri Vander
(ÿ) Atlas, IVe série, arcliéol., pl. 26 b.