seaux de guerre, dont l’un venait d’amener des
colons, se balançaient dans la rade (1). On avait
déjà inventé pour cette ville le nom fantastique
de Sébaslopolis ; on ne pouvait lui donner celui
de Cherson dont on avait déjà abusé. Ce nouveau
nom lutta longtemps contre celui d'Aktiar,
qu’on avait aussi donné à la rade ; les Tatares
seuls aujourd’hui font usage de cette dernière
dénomination.
Dix ans plus tard, lorsque Pallas visita Sé-
vastopol, chaque partie de ce grand ensemble
avait déjà reçu sa destination actuelle. Cinq
batteries, celles d’Alexandre et de Constantin
qui commandent l’entrée de la Grande-Baie,
une troisième sur la côte seplenlriale, et deux
autres vis-à-vis, sur la pointe entre la baie du
Sud et celle de l’Artillerie, avaient été établies.
L ’Amirauté et son église, l’Arsenal, l’église grecque
sur la montagne, les ports, la quarantaine,
etc., existaient déjà (2).
Dès-lors, elle a fait encore des progrès gigantesques,
comme on peut en juger par les descriptions
de Clarke en 1800 (3) , de Reuilly en
( 1 ) Voy. hist. et gèog. entre la Mer Noire et la Mer Caspienne,
troisième partie, ex tra it d’u n V o y a g e fait au p r in temps
de 178 4, p . 26. P a r is , 1798.
(2 ) P allas , Voyage en Crimée, I I , p . 44.
( 3) C la rk e , Voyage en Russie, e tc ., I I , p. 98, où se
i 8o3 (1), de Castelnau en 1817 (2), de C. H.
Montandon en i 833 (3).
Ainsi que l’indique la vue de Sévastopol, que
j’ai donnée IIe série, pl. 62, prise du milieu de
la Grande-Baie , cette ville est bâtie en amphithéâtre
sur la croupe d’une large colline aplatie
à son sommet, entre la baie de l’Artillerie
(le port marchand) à droite, et la baie du Sud
(le port de guerre) à gauche (4).
Dans la longueur de cette croupe s’étendent
plusieurs rues larges non pavées , d’abord mon-
tueuses, bordées de maisons dont quelques-
unes ont très-bonne apparence. Elles s’ouvrent
sur une grande place vide qui les sépare des
fortifications à plusieurs corps de batteries,
établies sur la pointe du promontoire où l’on
trouve u n excellent plan d u havre d’ Aktiar, avec toutes
ses baies, d u cap F a n a ry à Inkerman.
(1.) R e u illy , Voyage en Crimée, p . 199 , a p u b lié aussi
Un p lan de Sévastopol et de ses environs, q u ’il est bon de
consulter ; on p o u r ra comparer ces deux plans de C la rk e
et de R e u illy avec c e lu i q u ’a donné M. de Koeppen en
«.836, dans sa grande carte de la Crimée m éridionale.
(2 ) L em a rq . de Castelnau, Essai sur l’hist. anc. etmod.
de la Nouvelle-Russie, p . 199. In signifiant.
( 3) C . H . Montandon , Guide du voyageur en Crimée,
p . i 83.
( 4) Comparez ma vu e avec celle de P allas , t. I I , p l. 4;
prise de la Sévernaïa (côte d u nord).