mien, sa dislocation par lambeaux semés çà et
là et élevés à des hauteurs très-différentes, sa
dénudation, et surtout les filons de porphyre
qui ont pénétré dans les fentes de la roche néo-
comienne, indiquent assez dès éruptions et des
mouvements plus récents, et en présence de ces
grands portails taillés dans l’épaisseur entière
de la formation crétacée en face des jets ignés,
l’on ne peut s’empêcher de croire que ceux-ci
ont joué le rôle principal dans ces violentes déchirures
du groupe crétacé.
Et même leur action a duré jusqu’à une époque
très-récente ; car des cailloux de l’Alma sont
répandus sur le sommet de la colline de Belle-
vua, comme ceux qui recouvrent la colline de
Mamak, mais en moindre abondance. Ces cailloux
roulés de quarz, de silex corné, etc., reparaissent
aussi çà et là aux alentours du jardin
de Sabli. Je fais cadrer ce mouvement qui a
transporté les débris du Conglomérat rouge du
pied du Tchatyrdagh sur les coteaux de Sabli,
•à celui qui a formé les dépôts de galets de Sa-
raïli-Kiat, pendant l’époque du tertiaire de la
steppe (l).
(i) Tome V, p. 4o3.
Ruines de Mangouche : fort, église, cimetière. — Cryptes
de Badrak. — Sabli.
Après cet exposé géologique des vallées de la
Badrak et de l’Alma, qui termine l’histoire des
révolutions physiques de la Crimée, je reviens
encore sur quelques monuments intéressants
que je ne veux pas négliger.
Il semble que les anciens aient pris à tâche
de fortifier la partie élevée du cours de l’Alma,
car outre les deux châteaux-forls de Sarisap-
Kerman et de Saramambache-Kalé, que j ’ai
cités plus haut, il s’en trouvait un troisième sur
la plus grande des deux collines de Mangouche :
un rempart encore visible en occupe presque
toute la sommité sur une longueur de 36o
pas (1). Ce rempart existe dans tout le -pourtour
A du rocher, où. il offre quelque facilité à
être escaladé ; mais la partie B n’a pas été défendue,
le roc étant plus élevé et à pic.
Une séparation intérieure coupait le fort en
deux parties inégales. De part et d’autre, on remarque
des traces d’habitations. Le rempart est
passablement effacé, et je ne puis dire si le gazon
ne recouvre point peut-être une muraille renversée
et ses décombres.
(i) Atlas, Ire série, géogr., pl. 17.
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