au-dessus de terre pour en défendre l’abord.
J’ai vu distinctement sur l’extrême pointe du
rocher qui rappelle la Basteide la Suisse saxonne,
les fondations d’une espèce de tour taillées dans
le roc; on a enlevé sans doute dans des temps
plus modernes les matériaux qui avaient servi
à la construction de cet édifice solide, dont il
n’est resté que ce qui était roc, où j ’ai reconnu
deux pièces carrées accolées l’une contre l’au-
1 autre, lune ayant une porte d’entrée extérieure.
De cette forte tour qui occupait toute la
pointe du rocher à pic, je descendis par quelques
marches le long de la paroi extérieure, et
j arrivai d’abord à une première et grande
crypte, dont la large porte donne sur une espèce
de balcon taille dans la saillie extrême du promontoire.
Cette première pièce, sans nulle autre dépendance,
était la salle d’audience, de réception ou
d attente du palais crypte principal, auquel on
parvenait en descendant encore a l’extérieur du
rocher par un escalier effrayant n, sans garde-
fou (i), se ramifiant en deux; une des branches
aboutissait a la terrasse D, excavée à' grands
frais; 1 autre conduisait immédiatement;dans les
( i ) Atlas, IVe série, pl. 6, fig. 5, plan et coupé transversale.
cryptes , au milieu de la pièce A, haute de 8 à g
pieds. Quoique mesurant plus de 20 pieds de
long, la voûte plate n’était soutenue que par un
seul pilier.
Huit portes donnaient dans cette pièce centrale
: cinq étaient celles d’autant de cabinets,
deux à gauche, trois au fond. Les uns ont pu
servir de magasin, d’autres de cabinets à coucher
: celui du coin E était une garde-robe,
comme on le reconnaît à la rangée de trous i i
qui donnent le tour du cabinet à la hauteur
de 6 à 7 pieds; les crochets en bois qu’on y
avait adaptés, avaient servi à y suspendre les
habits, comme on l’avait fait dans l’intérieur du
tombeau du Kouloba.
Deux portes à droite s’ouvraient dans la pièce
B, grand divan éclairé par une fenêtre e. Il fallait
repasser par la pièce A pour arriver à la terrasse
D; on y descendait par deux marches et par
la huitième porte, soigneusement taillée et revêtue
d’une boiserie.
Tel est Mangoup dont j ’ai raconté plus haut
l’histoire et les différentes phases.
En supposant que ce fût un des châteaux-
forts de Skilouros, et peut-être même Chabum
(^aûov) de Strabon, je crois toucher à la vérité.
Nulle position ne pouvait être plus avantageuse
pour le but que se proposaient les Tauro-Scy-
thes. Mangoup, une de leurs villes cryptes, était