qui est sous le château ; je fais bien des voeux5
pour leur conservation, malgré les avantages
qui résulteraient pour M. le lieutenant du génie,
qui a établi au pied de ce même rocher une exploitation
du salpêtre qu’il extrait des monceaux
de matières animales qui se sont accumulées
au-dessous des cryptes.
Tout le monde, en connaissant l’extrême insalubrité
de la vallée d’Inkerman, se demande
comment des populations entières et si nombreuses
ont pu s’y établir. Chacun sait que le
mauvais air ici est produit par les marais stagnants
et sales du Bïouk-ouzène ; il en résulterait
quils n’existaient pas, ou qu’ils n’étaient pas
aussi considérables autrefois ; ce qui revient à
rnoninterprétation de Strabon donnée plus haut.
Trajet d’Inkerman à Mangoup. — Terre à foulon (Keffé-
kil ). Tchorgouma, campagne de Hablitz. — CÜouli
campagne de Pallas.
Les mêmes couches de grès vert qui ont formé
i un des cotés de la gorge d’Inkerman-, prenant
ensuite une direction plus orientale, en
faisant face au midi, s’en vont composer la haute
muraille que j ’ai marquée sur ma carte. Les
couches embrassent les nos 6, 7, 8, 9 et 10 de
mon tableau de la formation crétacée, et on
pourrait les surnommer couches à cryptes,
En poursuivant mon exploration vers Tchor-
gouna et vers Mangoup, le long de cette corniche,
je cherchai en vain les traces d’une muraille
que Pallas a vue à 700 pas de la première
église , se prolonger d’une montagne à l’autre, à
travers le ruisseau profond de 9 à 10 pieds. Il
suppose qu’il a existé une porte à l’ouest du
ruisseau (1)..
Mais je vérifiai par une nouvelle observation
un fait que j ’avais déjà observé autre part en
Crimée. Je remarquai à la base du n° 10 des
couches de grès vert, immédiatement au-dessous
du second groupe des cryptes, un dépôt
très-extraordinaire, se composant de débris de
craie, noircis ou grisâtres, de 2 à 3 pieds d’épaisseur,
remplis pêle-mêle de noyaux ou moules
de grands pleurotomaires| d’arches, qui ont été
rongés par des vers ou brisés avec une cassure
fraîche, le tout empâté dans une craie chloritée
très-différente des débris. Ce dépôt bizarre se
prolongeant plus à l’est, est accompagné de lits
talqueux, dans lesquels ont trouve des débris
pareils de fossiles et d’une couche de terre à foulon
grise de 2 pieds d’épaisseur, qui est au-
dessus. On exploite ces schistes talqueux et cette
(1) Pallas, Voyage, t. II, p. 89. Cette fortification faisait
sans doute partie des longs murs de Justinien , dont j ’ai
parlé plus haut.