l’on voit la tunique et des espèces de pantalons.
Oulpia est habillée d’une longue robe à la grecque,
avec un long voile ou tchadra géorgien
par dessus (1).
A ne juger que par l’écriture, cette inscription
appartient bien évidemment au siècle de T. J.
Reskouporis et de T. J. Sauromates qui ont
régné de y3 à 123 de J.-C. (370 à 420 du Bosphore),
ce qui reporte la date de cette inscription
trois siècles plus tard que ne le suppose
Clarke (2). Ainsi Théagènes était né à peu près
à la même époque que J.-C., et il avait vécu
sous les règnes qui se Sont succédé d’Auguste à
Vespasien.
M. Clarke vante beaucoup le travail de ce
relief; je n’ai rien trouvé pour ma part d’extraordinaire
dans le style des figures, qui ne sont
point « un superbe bas-relief, d’un travail de
sculpture, égal en perfection à plusieurs chefs-
d’oeuvre de l’art, les plus admirés. » M. Clarke
avaitintérêt à en augmenter les perfections, pour
dire d’autant plus de mal des Russes qui, malgré
ses prédictions, ont sauvé ce marbre de l’oubli
quelle que soit sa médiocrité, et l’ont enchâssé
à droite de la porte principale de l’église grecque
de Sévastopol* sur la montagne, où cha-
(1) Atlas, IVe série, pl. 26 b.
(2) Clarke, Poy. en Russie, II, n o .
cun pourra juger entre M. Clarke et moi (1).
C'était sans doute au milieu de ces monuments
funéraires que le peuple entier de Cherson avait
transporté Gycia, lorsque, sous le StéphanO-
phore Stratophile, elle fil semblant de mourir
pour éprouver les Chersonésiens sur la promesse
sacrée qu’ils lui avaient faite de l’ensevelir dans
la ville. La honte du peuple et des notables fut
grande quand ils virent Gycia, couchée sur un
petit lit, se relever sur son séant et leur dire :
Puisse personne ne jamais croire à la parole
(Cun Chersonésien ! Pour réparer leur faute, ils
lui accordèrent de son vivant, sur la place publique
de Cherson, l’endroit qu’elle trouva le
plus convenable pour y ériger son tombeau,
auprès duquel ils placèrent une troisième statue
en bronze doré (2). Elle fut la seule qui obtint
une pareille tombe, tant que dura le paganisme;
mais le christianisme amena bientôt l’usage
affreux de combler les églises d’ossements et de
cadavres, comme je l’ai remarqué plus haut.
On trouve des-cryptes sépulcrales sur plusieurs
autres points de la Chersonèse, près des
hameaux et des maisons de campagne : mais elles
(1 ) Pallas n’en porte pas un meilleur jugement que
moi : Voy. en Crimée, II, 77.
(2) Const. Porphyr., de Admin. Imp. , cap. LUI,p. 227,
ed. Elzev.