esquisse du terrain ; toutes s’appuient sur quel-
qu un de ces cliemins , oü s’arrangent d’après
son allure. On voit qu’efFectivement la séparation
des chemins et des carrés est un travail normal
primitif. JEt en définitive Ces mille parcelles
de chemins viennent toutes aboutir ou rayonner
au. grand boulevard de Cherson, ce qui prouve
encore que ce partage ne date pas de la première
colonisation, mais de la seconde.
Quelques-unes des lignes devinrent plus importantes
que d’autres , parce quelles ouvraient
une communication avec Mangoup, Tchor^
gouna, le port des Symboles , les Carrières, le
terapie d’Iphigénie, la vieille Cherson, etc.
Ge dernier chemin est le seul qui, se prêtant
aux exigences du sol, biaise les pentes, tourne
les collines, traverse le fond des ravins sur une
digue, et qui, arrivé au bord de la baie des Tirailleurs,
soit établi sur une chaussée en pierres
de taille, qui traverse l’extrémitéde la baie, pour
éviter les deux hautes murailles de roc vif qui
l’encaissent.
, Des carrières, des cryptes, des hameaux bordent
le ravin étroit et profond dont la baie est
l’ouverture.
Le quartier situé au-delà de la baie des Tirailleurs,
semble avoir été le vignoble principal de
Cherson; sans attendre des vendanges qui ne
se font plus, nous pourrons admirer l’industrie
des habitants, qui, pour s’épargner les frais de
cuves et de pressoirs en bois, les ont taillés dans
le roc vif.
Un bassin de 4 à 5 pieds de long sur 3 à 4 de
large, et 1 à 1 } pied de profondeur, légèrement
incliné vers une goulette, simule la semelle
du pressoir : le moût tombe dans un petit
réservoir circulaire qui tient lieu de cuvier, et
voilà la machine improvisée (i).
On apportait le raisin dans des corbeilles, et
on le déposait dans le pressoir où le pressureur
l’écrasait sous ses pieds. Une presse simple, en
bois, fixée par une extrémité dans un trou au
bord du bassin , exprimait le jus qui, coulant à
grands flots, remplissait le réservoir.
On puisait le moût pour le mettre dans de
grandes jarres en terre cuite de 3 pieds de haut
sur 2 pieds de diamètre : quelques-unes étaient
d’une plus grande capacité. On les enterrait dans
les caves à 1 ou 2 pieds de profondeur, ou bien
on les plantait dans le sable, par leur pied terminé
en pointe. La Chersonèse est riche en débris
de ce genre, et j ’ai rapporté quelques inscriptions
des anses, qui prouvent, par la petitesse relative
des O et la forme des lettres, que cette poterie
(1 ) Atlas, IVe série, pl. 26 b. L ’on peut visiter l’un de
ces pressoirs, près des carrières, à l’extrémité de la baie
des Tirailleurs.
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