la mer, en relevant le schiste et un grès grisâtre
ou jaunâtre qui l’accompagne. Au-delà de Mou-
khalatka et de la Skala , des sources minent le
sol et l’entraînent sans cesse en le détrempant.
On craint de passer par le sentier mouvant et
dangereux que l’on a peine à préserver; mais il
paraît que ces sources n’agissent que sur d’anciens
déblais entassés : car la muraille du roc ne
présente aucune trace fraîche de fracture.
Au-delà de l’éboulement s’élève un grand dos
de porphyre à moitié amygdaloïde et à moitié
ophitique; il n’a qu’une demi-versl de large et
se termine en dos d’âne. Il s’avance dans une
direction perpendiculaire jusqu’au pied de la
muraille calcaire, et sert d’avant-poste au quatrième
cratere de soulèvement qui va bouleverser
la côte de Crimée entre Foroze et
Laspi.
Déjà entre Mlcbalka et Foroze commencent
les travaux plutoniens, formant une suite non
interrompue de jets, de digues et de filons jusqu’au
dessous de l'ancien Laspi. Les porphyres
et granités sont ici extrêmement variés. Le granite
ophitique bleuâtre et verdâtre compose les
massifs principaux; j ’en ai vu des espèces superbes
; mais au milieu des dépôts du plus beau
granite paraissent des bandes d’un ophilone décomposé,
qui appartiennent évidemment à la
classe des rochers métamorphiques ; car on y
trouve des filons d’une masse schisteuse ou tal-
queuse qui provient des schistes voisins, et qui,
altérée par les masses ignées , s’est trouvée pêle-
mêle avec elles dans le mouvement d’éruption : ceci
est tellement visible que des portions d’ophitone
décomposé ont été comme emboîtées par ces
masses. Une partie des roches ignées paraît
d’ailleurs plus jeune que l’autre, et l’on remarque,
dans les coulées de l’ophitone récent, des
cailloux roulés d’ophilone ancien, mêlés d’autres
cailloux de grès et de schiste : cependant la
pâte des deux espèces ne diffère guère.
Une seconde espèce de roche ignée se mêle
fréquemment à l’ophitone; c’est un porphyre
amy gdaloïde rempli de grains grands comme de
petites balles, ronds, d’un brun foncé, à cassure
cristalline. Souvent aussi les grains sont de
vraies amandes volcaniques, piales, allongées,
à texture zéolilhique.
Telle est la nature de l’agent qui, par des
efforts multiples, a façonné le sol de Foroze et
la vallée de Laspi. Le Bogaze de Foroze est un
des déchirements qu’il a produits. S’élevant de là
toujours davantage, il touche à la muraille calcaire,
et l’on peut juger par cela de la manière
dont il a traité le schiste et le grès devenus méconnaissables.
D’ailleurs, il semble encore conserver
quelque chose de sa nature volcanique et
continuellement en mouvement; car nulle part la