à fo r t if ie r , ce qu’ils firent en les fermant par des
murailles.
Messieurs Pallas et Clarke ont visité ensemble
et décrit les ruines de la Cherson Vêtus (ancienne
Cherson) de Strabon ; le premier a donné
le plan d’un massif de bâtiments qui occupe une
petite île, que le temps a liée à la terre ferme par
un isthme qui est peut-être naturel. Clarke raconte
que, de là , ils distinguèrent parfaitement
les murailles, les rues, les bâtiments renversés
et les autres ruines de la vieille Chersonèse. Des
pavés oblongs, des murailles en ruines, des fragments
épars de vases de terre, de tuiles et de
briques, d’aquéducs et d’autres vestiges d’une
ancienne ville, couvraient tout le terrain qui
s’étend jusqu’à la mer. Ils travaillèrent tout le
jour pour en prendre le plan, le vénérable
Pallas mesurant de son pas chacune des distances
(1).
Aujourd’hui ce serait en vain que l’on chercherait
quelques débris de cette colonie qui date
de six siècles avant J.-C. Car les Chersonésiens
enlevèrent certainement tout Ce qui pouvait leur
servir dans leur nouvelle ville quand ils abandonnèrent
l’ancienne ; puis trois hameaux qui
( i ) Pallas, Voyage en Crimée, 1 .11, p. 70, etvign. 16.;
Clarke, Voyage, etc., t. II, p. 210. Consultez aussi la
carte qu’il a donnée, ch. XX, 98.
succédèrent à la ville abandonnée, employèrent
le resté des débris et l’effacèrent davantage. Si
Clarke et Pallas ont encore v u , au commencement
du siècle, des ruines, elles n’appartenaient,
en majeure partie, qu’à des constructions et à
des campagnes bâties par les habitants de la
nouvelle Cherson. Depuis lors, le peu qui restait
a disparu.
La plus grande partie du sol de la Cherson
Vêtus est échue en partage à M. le lieutenant
Kruse qui a détruit tout ce qui était sur son
domaine pour construire plusieurs maisons ét
une muraille d’enclos d’un développement considérable.
Elle est marquée par des points sur
le plan. Le sol a été défoncé pour y planter de
la vigne, et les déblais ont été transportés autre
part, ou masqués par la. terre. Il a fait fouiller
la ruine dont Pallas a donné le plan ; ses
découvertes ont été nulles, à ce qu’il paraît.
Sur la terre ferme, M. Kruse a retrouvé plusieurs
anciens puits dont il se sert pour arroser
ses nouvelles plantations qui ont beaucoup de
peine à réussir, parce que le sol est salé,, à ce
qu’on prétend. On attribue cette saturation à
plusieurs causes ; la plus plausible est oubliée.
Depuis des siècles, les Tatares qui ont passé
l’été sur les yaïlas , chassés par les neiges , descendent
dans les vallées et sur les steppes qui se
couvrent bientôt aussi de neige. Alors, il ne