femme, reconnaissable au miroir en cuivre
(fig, i 5) qui était déposé à côté d’elle;* elle
était aussi ornée de bracelets en cuivre, de
chaînettes en petites perles. Les débris d’une
coupe étrusque se mêlaient à une masse considérable
de pierres à feu ou silex fragmenté, qui
étaient semées autour et sur les cadavres. Il n ’y
a pas de silex pyromaque à Simféropoi ; il vient
des rives de l’Alma, et la rencontre de ces fragments
aigus et tranchants dans le tombeau rappelle
les moeurs des Scythes qui se déchiraient le
corps en signe de deuil, et -jetaient ces instruments
ensanglantés dans le tombeau, comme je
l’ai expliqué en parlant du tombeau de Kou-
loba (1).
Les tumulus sont rares, du reste, autour de
la forteresse de Kermentchik ; il paraît que l’usage
avait fait adopter d’autres sépulcres , et
qu’on les creusait dans les rochers voisins de la
forteresse, sous les couches supérieures du calcaire
à nummulites, où j ’en ai visité un certain
nombre qui sont au-dessus du chemin dont j ’ai
parlé et fort près du tumulus, en regard de la
maison du comte Vorontsof : elles sont très-
basses, n’ayant que 5 pieds de haut, et n’ont
pas servi d’habitation(2). Leur longueur est de
(1) Tome V, p. 199.
(2) Atlas, IVe série, archéol., pl. 19, fig.5.
ï 2 pieds, leur largeur ou profondeur de 8 pieds.
Elles ont une porte sur le devant. Au milieu
des deux parois de côté et de celle du fond, sont
de petites niches F , dont la voûte approche de
la forme triangulaire; elles ont 1 f pied de haut,
9 pouces de large et autant de profondeur. Elles
sont bien petites pour avoir contenu des urnes.
Dans la partie du rocher opposée à celle-ci et
qui regarde le ravin où sont les sources, il y a
d’autres cryptes funéraires semblables aux premières.
Une seule m’a offert quelques ornements
en croix de Saint—André, en lignes brisées,
en lignes, ondulées (1). C’est le seul exemple
d’ornements pareils dans les cryptes de Crimée.
La vallée du Salghir, défendue dans la
cluSe du calcaire à nummulites par le fort de
Kermentchik, l’était encore par un autre fort
placé à la frontière de la steppe, sur le crêPde
calcaire tertiaire récent qui domine le village de
Saraili-Kiat. Un petit promontoire qui domine
le village, est fermé par un mur ou rempart, en
dedans et en dehors duquel on trouve des.ruines
très-effacées d’habitations | quelques petits lu-
mulus et des débris de poteries (2).
C1) Atlas, IVe série, archéologie, pl. 19, fig. 5. Coupe
en profondeur et coupe en large.
(2) Atlas, V e série, plans, etc.,pl. 19, où l’emplacement
de ce fort est indiqué.