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Brumaire.
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trou dont l’ouverture peu spacieuse présentai!
un gouffre obscur et tortueux. Des fougères ,
mariées à quelques branchages jaunis et crispés,
en dérobaient l’entrée; je ne fis alors que
très-peu d’attention à cette ouverture ; je me
bornai à y faire jeter une grosse pierre, qui
choqua plusieurs fois les parois du précipice,
et que je n’ai pas entendu arriver au fond. J ’ai
appris depuis , par plusieurs habitans , qu’on
avait remarqué que, dans les grandes.éruptions
de la montagne , il s’exhalait de ce trou une
chaleur sensible et souvent incommode. C’est,
sans doute, à une pareille exhalaison qu’il faut
attribuer la flétrissure des feuilles d’alentour :
cette flétrissure me surprit, et cependant je
ne me souviens pas d’avoir alors cherché à
m’en rendre raison. Il est utile de remarquer,
en passant, que le soupirail dont il est question
, n’est élevé que de vingt à vingt-cinq
toises, tout au plus , au-dessus du niveau de
la mer.
A la base du rempart, qui peut avoir cent
cinquante à deux cents pieds de hauteur , oo
est dans le Grand Pays-Brûlé. On trouve d’a*-
bord un torrent assez considérable, mais près*-
que toujours à sec : c’est la grande ravine du
Bois-Blanc ou du Brûlé. Cette ravine ooule au
$ ied du rempart, et parallèlement à sa base ; un Aîf x .
b o i s qu’elle traverse, se prolonge d’un quart ^rude
lieue dans le P a y s -Brûlé. L e barbon do
rè ( i) , une fougère du genre dicksonia (2), la
(1) Andropogon aureum. N.
(2) Dicksonia (abrupta) frondibus pinndtis , pvnnu-
Us suhsecundis , deltoideis, fmctificantibus longionhus.
N. Pb XXX. * '
D’une espèce de souche dure, un peu ecai e ,
qui rampe entre les rochers , sélevent plusieurs ro
des , dont le stipe brun, ligneux, dur , droit et cana-
liculê, a quelquefois jusqu’à trois pieds-
Les frondes sont pinnées; les pinnulesles plus intérieures
sont distantes, d e l t o ï d e s , aussi larges que longues.
A mesure qu’elles s’éloignent de la racme, elles
se rapprochent, s’alongent, mais ne perdent pas leur
forme. Les p i n n u l e s fructifères occupent le milieu de
l’étendue de la fronde ; elles sont souvent longues de
deux pouces sur deux lignes au plus de large ; elles
portent sur leur bord leurs fleurs disposées comme des
dents égales : ces fleurs sont composées de deux écailles
calicinales qui renferment un glomérule de semences.
1 1 arrive souvent que le bord de toutes les pinnules
est muni de points blancs, fort petits, qui paraissent
formés par une substance analogue à la cire. L extrémité
des frondesparaît toujours tronquée par la manière
dont se développent les pinnules , qui sont en général
toutes tournées du même côté, et comme réfléchies
en jledans.