A n X.
Brumaire.
" des Osmondes était déjà remplie de brumes *
comme un lae l’est de ses eaux ; les cimes du
Piton de Crac , de Jouvancourt et du Nez-
Coupé s’élevaient comme des îles dans un
océan de vapeurs ; bientôt des brouillards épais
nous environnèrent par instans j ils passaient
assez vite , et sans nous mouiller ; ils nous
épargnèrent l’incommodité de la chaleur qui
commençait à se faire sentir, lorsque nous
nous arrêtâmes pour prendre un peu de
repos.
Le thermomètre, par un tems tout-à-fait
couvert, fut trouvé , une demi-heure après ,
à 12 0 i. L a végétation alors était rare et disséminée
; quelques pieds mal venus d.’ armoselles
et d’andromèdes à feuilles, de buis languissaient
épars sur des laves désunies : deux p o -
lytrics se plaisaient dans cette région f l’un
était parfaitement le même que celui de nos
contrées 5 le second, que d abord on aurait
pu confondre avec lu i, en diffère par ses ca-
lyptres bien plus longs et par ses feuilles très-
entières (2). J ’ai retrouvé des touffes de cette
(1) Polytrichum commune. Brid. Musc. T. I I , part.
J ? p. 81.
(a) Polytrichum ( glabrum) trunco sim plici fo lù s .
plante à onze cents toises sur les scories ; lé An
lichen de Vulcain croissait encore à une plus Bru-
grande élévation, et végéterait peut-être sur mal
la cime même de la montagne, si les matières
qu’on y trouve y étaient assez décomposées
pour le supporter.
Dès après notre halte, les scories, parbloos
bien plus disjoints que toutes celles que nous
avions rencontrées jusqu’alors, devinrent presque
impraticables ; elles roulaient sous nos pas
en se brisant, et laissaient pénétrer nos pieds
assez avant dans leurs interstices hérissés d aspérités
: nos pantalons furent bientôt en pièces,
et, nos jambes en sang.
Marchant dans une région où les vapeurs
.s’accumulent durant la plus v grande partie du
jour, nous ne distinguions au loin rien qui pu t
nous distraira des peines que nous prenions 5
pour comble de malheur, lès laves qui nous
donnaient tant de mal, n’offraient pas la moindre
variété d’espèce : c’était toujours ce que ,
dans le p a y s, on appelle graton, et que nous
désignerons souvent ainsi
Uneari-lanceolatis, integerrim ia, carinâ loevibus , etc»
Brid. Musc. T. I I , part. ï , p. 85.
Cotninerson a. aussi trouvé cette plante a la plaiae
des Cafres,