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rVendéjniaire,
c m y
" s’élèvent çà et là en cône plus ou moins obtuse
On peut conjecturer, sans doute, que ce sont
d’anciens soupiraux de feux souterrains ; ils se
sont fermés depuis que les éruptions volcaniques
paraissent ne plus franchir le rempart
par lequel le Pays-Brûlé est séparé du quartier
que nous visitions.
Quand on examine le piton Rond par le côté
de l’Océan, il se présente sous une forme toute
différente de celle qu’on lui trouve par le
grand chemin ; il est distant de la mer, que
j ’avais cru le baigner, d’environ deux cents
pas ; un mur, à peu près droit, d’une lave
continue le termine : on n’y distingue, à travers
les figuiers, les vacois et les scoevoles
qui l’ombragent, aucune figure prismatique,
ni même de grandes fissures. Du pied de ce
mur à la côte, la pente semble être celle du
so l, et l’on cherche en vain les traces d’un
affaissement qui ait pu engloutir une moitié
du Piton ; mais, au bord de l’Océan, aux lieux
où la vague décharné l’île et donne, en se brisant,
le plus magnifique spectacle , on doit
remarquer les choses suivantes.
De la pointe de la Croix à celle du piton
R on d , des rochers produits par des coulées
de mêmes laves, forment des chaussées avanÎ
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cées , des promontoires, des golfes, des pla- ^ T x ?
teaux, unis à la côte par des ponts plus 011 Vendé-
moins hardis. Sur ces débris , le teins a miair<M
creusé de petits bassins caverneux où, à la
basse marée , se conserve l’eau qui y est
entrée en montant. Il y a aussi des grottes
profondes, dans lesquelles l’onde s’engouffre
avec fracas ; poussée , repoussée, réfléchie ,
elle s’élève, en mugissant , à des hauteurs
extraordinaires ( jusqu’à vingt-cinq et trente
pieds par un tems presque calme ) , et retombe
en flocons d’écume d’une blancheur éblouissante.
' L e choc des vagues , dans ces grottes
dont l’air fait effort pour sortir, produit les
fissures de ces jetées fondues et coulées par
la nature même. L ’eau conservée dans les
petits bassins contribue, par l’évaporation
et la cristallisation des sels , à la décomposition
des roches : ainsi , par l’action de
l’Océan, ses bords changent chaque jour de
forme.
t Sous un de ces plateaux de laves, au fond
d’un petit golfe, il y a sans doute un de ces
souterrains voûtés dans lequel l’eau ne peut entrer
que par un trou que j ’ai reconnu, et en
trop petite quantité pour le remplir absolu-.