AnX. ^eil0lIâ y engager. Nous nous rendîmes dond
Vendé-^e 8 à ce qu’onnomme le Gouvernement f lieu
miaire. pittoresque de la rivière du Mat où se trouvent
beaucoup de chites. L a chite est un ¡poisson
d’un goût aussi exquis que la truite, et qui
habite les eaux les plus vives dont elle remonte,
à ce qu’on dit, les cascades. Notre pêche
ne fut pas très - heureuse , mais la partie fut
agréable. ■ *
Nous descendîmes par le côté du nord de
l’encaissement à un endroit déjà assez élevé ,
et par un petit chemin qui conduit aux établis-
semens du fond de la rivière. C’est peu après
ces établissemens et du bord des eaux qui arrivent
en petites cascades j que je dessinai une
vue du morne du Bras-Panon. Ce morne »’ offrait
sous un aspect singulier et sauvage ; les
parois du torrent couvertes d’une verdure sombre,
ornées dé palmistes et de fougères en arbres
, encadraient le tableau m .
Je revins le soir au grand chemin en suivant
la rivière dans laquelle nous nous étions
enfoncés jusques un peu après le cap Ars td e.
J ’aperçus dé l’antre côté de la rivière , trop ra-
(x) Pl. XXII. Vue du morne du Bras-Panon /pris«
du fond de la rivière du Mât. ‘
picîe en cet endroit pour que je pusse là tra-
verser, une gorge mystérieuse, formée par les
parois du torrent. Dans le fond, cette gorge miaire*
était un antre solitaire auquel on arrivait pat
de petits sentiers ménagés entre des arbustes
fleuris et infiniment variés : on m’apprit que ce
lieu avait été ainsi embelli par le respectable
M. Dumorier, que j ’avais connu à l’Ile -d e -
France , et qui y était mort si peu de jours
après mon arrivée. Dumorier avait appelé ce
lieu la grotte à Ju lie y et il y avôit réuni , en
végétaux indigènes, tout ce que Mascareigne
offrait d’intéressant sous quelques rapports.
Si un amateur des sciences, si un ami de la
vertu visite l’île que je décris, qu’il s’arrête
dans la grotte à Julie ; qu’assis sous ses voûtes
humides et à l’ombrage odorant des arbrisseaux
qui l’environnent, il se rappelle que l’homme
qui embellit ce site agreste, venait y réfléchir
aux moyens d’être utile à ses semblables , et
d’améliorer le sort des colons ses voisins : il
n’en sortait jamais sans avoir médité quelque
bonne action.
Au milieu des orages politiques qui présidèrent
à la naissance delà révolution,Dumorier
estimé de tous les partis par ses grandes vertus
et par sa modération, fut nommé avec les c i