An x terrain plus sec : il était neuf heures quand
Vendé-nous arrivâmes chez notre hôte., où il n’avait
miaire‘ pas plu de tout le jour.
Nous étions tous harassés, les noirs comme
les blancs ; et il me tardait de réparer mes fatigues
par un bon sommeil j mais à peine
avais-je fermé Poeil , que je fus réveillé par de
violentes tranchées et par des envies de vomir.
J entendis alors Jouvancourt, couché dans un
autre lit, qui se plaignait d’éprouver les mêmes
symptômes. Cochinard et les noirs qui nous
avaient suivis, se trouvaient incommodés.Nous
cherchâmes à nous rendre raison de cette sorte
d epidemie ; chacun l’attribua à une cause différente
; je crois que la pluie à laquelle nous
avions été exposés tout le jour, avait troublé
nos digestions.
Il me vint dans l’idée de prendre de Vaya -
p a n a { i ) , et d’essayer sur nous tous cette
plante, alors plus en vogue à Bourbon et â
Maurice , que n’a jamais été le bedelium et
la poudré â ’A illa u d .
Ce qu’on nommé ayapana dans ces colonies
, est une plante à fleurs composées, du
genre des eupatoires} qui a quelques rapports
(1) Eupatorium ayapana. Yeat. Jard, de laMalm,.
avec Vodoratum de Linné ; son odeur est assez x .
agréable et son goût aromatique, h ’ayapana vendé-
• x miaire.i
n’était pas alors connu des botanistes a E u rope
: Du Petit-Thouars le décrivit sous le
nom d’eupatorium a y a p a n a , et nous lut a
son sujet un mémoire très-bien fa it , et qui
resta aux actes , dans une séance de la société
des sciences et arts de l’Ile-de-France.
Depuis , M. Céré , directeur du jardin des
Pamplemousses , donna une autre description
à sa manière , et l ’histoire des vertus de
cette plante, dans le Jou rn a l du P o rt-n o rd -
ouest.
Un capitaine marchand danois apporta cette
plante, il y a environ six ans, du Brésil où il
avait relâché ; des moines la lui avaient vantée
comme un vulnéraire q u i, pris en th é ,
était agréable et stomachique. Ce capitaine
annonça Y ayapana comme une panacée universelle,
qu’il avait dérobée à un couvent du
Brésil au risque de sa vie , et la réputation
de Vayapana fit celle du marin ; tant les réputations
dépendent de peu de chose. L e Danois
rf’était pas moins qu’un Jason qui avait
conquis la toison d’or , et sa plante un contrepoison
sûr contre les végétaux vénéneux, les
préparations métalliques, les poisons mal