V V" )) Les descriptions incomplètes qu’ont faite#
Bru_ » du dronte ceux qui Pont v u , le représentent
»aire. comme une masse de la grosseur du cygne ,
v portée sur des pieds de quatre pouces de
j) long et de presqu’autant de circonférence,
3> terminée par trois doigts en avant, un en
3> arrière dont l’ongle est le plus long, et tous
3) séparés. Des plumes assez douces au toucher ,
3) et dont le gris est la couleur, couvrent tout
3) le corps ; Une touffe de plumes jaunâtres
3> tient lieu de l’aile de chaque côté, et cinq
» plumes de la même couleur, à barbes désunies
3) et crépues, remplacent la queue. Une tête
*) hideuse, portée sur un cou épais, est le
3) dernier trait et le plus frappant ; elle ne
» consiste presque qu’en un bec énorme et
» deux gros yeux noirs , entourés d’un cercle
3) blanc. Les deux portions du bec, concaves
» dans le milieu de leur longueur, enflées à
n leur bout, se recourbent à leur extrémité *
3> chacune en sens contraire, et leur large
3) ouverture s’étend beaucoup par-delà les
3) yeux ; elles sont d’un blanc bleuâtre, et la
3) pointe de la portion supérieure est jaunâtre j
3) celle de l’inférieure est noirâtre. Pour comble
3) de difformité,;une mémbrane, suivant quel-
33 ques-uns j suivant d’autres,.un bourrelet de
» plum,e*
$ plumés couvre la tête en forme de éàpu-
3> chon (î) ».
L a conformation du dronte, toute monstrueuse
qu’elle paraît au premier coup-d’oeil,
était peut-être la plus analogue à ses habitudes
et aux lieux qu’il habitait. On a cru qu’un
oiseau dont Léguât nous a donné la description
, et qu’il trouva fréquemment dans son
fexil à l’île de Rodrigue, était le même que
le dronte. Selon ce qu’en dit ce voyageur,
son oiseau était plus agile, quoiqu’encore assez
mal conformé. Ce n’était peut - être qu’une
Variété dans l’espèce , ou une espèce dans le
genre (a)k .
L ’île de Rodrigue, plus anciennement vol-
canisée que Bourbon, par conséquent sortie
du sein des eaux à une époque bien plus
reculée, avait supporté long-tems avant elle
et des plantes et des animaux. Plus loin de
son enfance , îa nature devait, sur cette terre
sauvage, présenter des espèces qui portaient
moins le caractère de l’imperfection, que celles
(î) Encyc. Met. die. des Ois. au mot dronte.
(a) L e solitaire> Léguât, Yoy. I , p. g 8. jBuff. Hist,
üat. Ois. 1. pag. 485. Didus ( solitarius ) ex gi'iseo et
jfusco varias, pedibus tetradactylis, Syst. nat» ed, XIII*
car. GméL I. p. 728,
A« X.
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