A n X.
Vendémiaire.
de Sainte-Süzanne, il y a environ quatre-vingt
douze ans, c’e s t -à -d ir e en 17 8. Alors le
quartier qu’il traversa , n’étant pas très-habité
, il ne causa pas un grand dommage ; aujourd’hui
il aurait ruiné plusieurs particuliers.
Nous verrons parla suite que ce qui rend cette
éruption remarquable, c’est qu’elle est extérieur
© à ce que l’on nomme Venclos. Depuis
que l ’île est peuplée, c’est le seul torrent en
fusion qui se soit échappé, dè ce cote-ci, hors
de l ’enceinte escarpée que nous décrirons , et
qui semble destinée à restreindre les ravages de
la montagne ignivome.
L e courant qui nous occupe 3 a fait ^ une
percée sur le flanc de la montagne à environ
trois mille toises de la mer, où il est arrivé à-
peu-près en ligne droite, se divisant en divers
bras; ceux-ci, par leur réunion, formaient des
petites îles. Il peut avoir de largeur moyenne
sept cents toises ; l’épaisseur de la coulée varie
d’une à trois et quatre toises: en lui donnant
seulement une toise et demie de profondeur ,
on trouvera que, par cette éruption, il est
sorti trois millions cent cinquante mille toises
cubiques des entrailles de la terre, et je puis assurer
que mon estime est au—dessous de la realite«
L e chemin traverse le Brûlé dont , on a détruit
les scories, de sorte que la partie com-.
( )
pacte sert de pavé. L a surface de cette coulée An
supporte déjà de la végétation : c’est là que je Vendé-
commençai à observer comment cette végéta- miaire*i
tion s’opère sur les laves, et à suivre l ’ordre
de croissance des plantes qui préparent les
scories à leur conversion en terre. J ’appris à distinguer
ces espèces préparatrices de celles qui
succèdent, et qui sont suivies par des espèces
auxquelles une plus grande quantité de terr,e
est nécessaire pour prospérer.
Les scories âpres et presqu’intraitahles, qui
composent toute la surface du courant de
laves,, sont couvertes par un lichen gris ,
court, de la division des fruticuleux, quoique
souvent simple, et que je nommerai lichen
de Vulcain (1). L e scirpe à fe u ille s
(i) Lìchen ( Vulcani ) solidus, erèctus, ramosus
simplex ve , tuberculis sparsis. N,
Ce lichen vient en touffes ; chaque individu y est solitaire
, long de dix à quinze lignes, noirâtre à la base,
blanc dans le reste de son étendue.
Le lichen de Vulcain est un peu courbé, en général,
simple, ou avec peu de rameaux qui semblent chercher
la disposition dichotome. Une grande quantité de
petits tubercules blancbâtres, souvent alongés, le rendent
rugueux.
II. doit être placé entre le lichen paschalis, L . , et
le lichen ramulosus. Swartz. noy. plant, sp. etc. p. 147,
K. 2