x trames dans la forêt pour reprendre la route
,T °ù nous avions cheminé Vendé- le matin 7; elle était
»iaire. encore plus fangeuse que nous ne Payions
laissée. Il faisait très-sombre; à peine distinguions
nous les objets, et nous bronchions à
chaque instant sur des pierres, ou sur des
vieux troncs saillans dans la boue : les arbres
et les fougères nous inondaient. Quand nous
arrivâmes à la rivière Sèche , il faisait tout au
plus clair; les focs étaient si glissans, que le
plus hardi des créoles n’eût osé s’y fier : avec
une peine extrême nous gagnâmes sans accident
nos montures.
Il était nuit close, au moment où nous montâmes
à cheval : nos pauvres animaux étaient
transis, et la pluie continuait à tomber par
seaux, lorsque nous nous mîmes en selle ; l’averse
nous accompagna jusqu’au sortir du bois,
presqu’impraticable de nuit. Nos bêtes enfonçaient
dans la boue jusqu’au ventre et buttaient
à tous les pas, tandis que des branches en travers
, dont l’obscurité ne nous permettait pas
de voir et d’éviter la direction, faillirent dix
fois, en nous froissant, nous jeter à bas et nous
crever les yeux.
Ce fut dans cette course vraiment pénible,
que, transi, et avec mon linge imbibé d’une
pluie froide ruisselant sur toutes les parties Aîl
de mon corps, je cherchais à me représenter y ^ dé_
la figure qu’auraient faite à ma place la plupart nnaire.
de ces naturalistes sédentaires , habitués à juger
de la structure de l’univers et des productions
de la nature , sur des échantillons que
d’autres prennent la peine de collecter. Assis
au coin d’un bon feu, enveloppés d’une ample
douillette, et après un repas délicat, ces
naturalistes traitent de ramasseurs ceux qui
leur ont fourni les matériaux de leurs compilations
, et qui ont cent fois exposé leur vie ou
leur santé, pour les progrès d’une science dont
ils se laissent ravir et le profit et la réputation.
Sic vos non vobîs mellificatis, apes.
Sic vos non vobis nidificatis j aves.
Sic vos non vobis vellera fertis, oves.
Sic vos non vobis fertis aratra , boves.
Y ik &.
Quand nous arrivâmes a la Marmite, nous
ne voulûmes pas prendre le petit sentier qui
la côtoie, parce que mon cheval était borgne
justement du côté du précipice; et, la terre
glissant beaucoup, je ne jugeai pas convenable
de m’exposer à faire un saut périlleux. Nous
tînmes donc le chemin de la plaine, e t , à
mesure que nous descendions, nous trouvions