A n X.
V endé-
«niaire;
( 8 )
verse encore Sainte-Marie ; elle me paraît venir
aussi de la base du morne de Sainte-Suzanne.
C’est sur Je bord oriental de son encaissement,
plus élevé que le reste du quartier , qu’est
située l ’église, assez simple , où nous fûmes
entendre la messe le matin, en quittant Sainte-
Marie.
De Sainte-Marie à Sainte-Suzanne, il y a
une bonne lieue, en suivant le chemin qui
côtoyé la mer. Ce chemin, toujours sur des
couransde laves, cachées par une bonne couche
d’excellente terre, est une véritable allee de
■pacois et d’antres arbres * plantés aux bordures
des habitations. Le paysage est riant ; les champs
de blé et de maïs me rappelaient les lieux fertiles
de nos départemens méridionaux.
C’est sur-tout à la ravine des Chèvres,
qu’on passe sur un pont de pierre , que le site
est agréable : cette ravine large et profonde,
descend du piton du Charpentier. Pour ce
piton, il ressemble à l’ancien monticule d’un
cratère. Sur le flanc de la montagne, que sillonnent
tous les torrens que nous avons traversés
, il existe une dépression particulière
dans le sens de la rivière des Chèvres. Cette
dépression commence au pied du morne Sainte-
Suzanne, comme on peut le voir , de dessus
le pont : ce sont les eaux pluviales, sans doute,
qui l’ont creusé. Vendé-
Sainte-Suzanne est, comme Sainte-Marie
un rassemblement de quelques maisons de
campagne rapprochées. Ce quartier est encore
plus joli , parce qu’étant situé sur un sol
humide et profond, la végétation y est plus
vigoureuse. Ce sol est un attérissement bien
différent de celui du Butor, formé de roches
arides; celui-ci l’est de bonne terre végétale,
entraînée* des monts supérieurs par plusieurs
ravins, et toujours rafraîchie par les eaux de
la rivière y qui forme plusieurs sinuosités remarquables.
Cette rivière est assez large à
l’endroit où le chemin la coupe, et assez peu
élevée au-dessus du niveau de la mer, pour
que la marée s’y fasse sentir.
Comme l’eau était un peu haute , nous côtoyâmes
le long contour qu’elle suit dans l’atté-
rissement qu’elle a formé, ayant à droite la
racine des montagnes ; celles-ci dans tout ce
trajet, sont défrichées, et présentent l’aspect
le plus riant. Les lieux que nous parcourions
étaient riches en botanique ; et les bords vaseux
de la rivière nous offrirent plusieurs
souchets avec le balisier d ’Inde ( 1 ) , que dans
(1 ) CannaÎndica.\«r. «L.