rivière des Roches au. jour tombant; il était
Y e n d é - q uand nous arrivâmes chez M. Hubert
WWW..l’aîné où Fon nous attendait. M. Hubert nous
reçut chez sa respectable mère qui avait perdu,
la vue , et qu’il ne quittait pl us pour lui donner
lui-même les soins dus à son état.
M. Hubert chéri de toute l ’île , à laquelle
il est utile a tant de titres, a toujours eu
le gout le plus vif pour les diverses branches
de 1 histoire naturelle, dans lesquelles il a de
grandes connaissances ; il .s’est appliqué à Fa—
griculture-avec un zele que les plus heureux
succès ont couronné. Maintenant que, par ses
soins assidus, il a généralisé à Bourbon des cultures
qui doivent améliorer la fortune et le sort
de ses compatriotes, il s’occupe à connaître et
a essayer les propriétés des végétaux de son
pays, étude bien digne d’un ami de l’humanité,
qui a toujours employé son tems et ses revenus
au bjen de ses semblables. '
SaintrBenoît, comme les autres paroisses,
de l’île, n’est ni un bourg , ni un village, c’est
qn charmant quartier situé au bord de la mer ,
dont ! eglise est çur une emiuence. Il est séparé
en deux parties par la rivieredes Marsouins,,
qu’on passe sur un pont composé de deux gros
Hiadriers fixés par des chaînes de fer à 1/uq défc,
bords de la rivière, et dont l’autre extrémité An^
porte sur une sorte de jetée en pierres
qui rétrécit le cours du torrent en le rendant
un peu plus profond. Les voyageurs descendent
de cheval ic i, et passent sur le pont, tandis
que les noirs vont faire traverser l’eau aux
montures à quelques pas plus bas. ^
L a partie du quartier, septentrional à la ri-,
vière, est bâtie sur un attérisseipent inégal et
profond, qui commence depuis la pointe du
bourbier, et dure jusqu’au pont ; Fautte côté est
évidemment construit sur des coulées de laves
dont on trouve des saillies au-dessus du sol.
Du grand chemin au bord de la riviere, on
distingue dans la montagne que Fon a en face ,
le haut de son encaissement qui disparaît bientôt
; au - dessus est un plateau assez élevé ,
borné autour et au loin par des remparts droits
et d’une, grande hauteur : c’est la plaine des
Palmistes ; elle ressemble à un vaste cirque
pratiqué dans les flancs de l’énorme montagne
qui s’élève vers la gauche en pentes assez uniformes.
J ’estime à un peu plus de onze cents^
toises la cime qui nous cache le morne du Volcan
dont nous vîmes au-dessus les lueurs pendant
la nuit. On distingue à quelques lieues l'encaissement
de la rivière de l ’Est d’une profane