de rocher, s’élève tout-à-coup au dessus et»
tous les sommets. Derrière ses côtés pyramidaux
disparaissent les cimes des parois élevées
qui constituent les deux principaux torrens
.¡dont nous avons parlé. On nomme mornè dê
Ijangevin cette montagne qu’on distingue de
très-loin en mer ; elle a deux cents toises de
plus que tout ce qui l’environne ; elle est
coupée a pic dans toutes les parties qu’elle
présente , absolument plate 9 et comme tronquée
dans sa partie supérieure. D ’enormeS
couches horizontales composent ses pentes
arides qu’aucune verdure ne saurait décorer ,
et dont la couleur monotone et rouillée contraste
avec le vert varié des foré t s qui couvrent
le reste du tableau.
Je ressentais cependant des douleurs terribles
au pied gauche. Le repos que j’avais
pris chez M. Delcy ayant fermé les plaies que
je m’étais faites dans le voyage du volcan,
j ’avais cru pouvoir reprendre impunément mes
courses ; mais l’exercice m’était devenu fatigant
, le bas de ma jambe était très-gonflé et
dans un état d’inflammation douloureux. Ces
accidens se terminèrent par un abcès, duquel
je retirai des petits fragmens anguleux de scories
qui avaient causé tout le désordre. L a sorti è
de ces corps étrangers me soulagea beaucoup î "Ak x/
e t, après un peu de tranquillité, je m’enfonçai Bri^
dans la rivière des Remparts. ‘ niair*
Cette singulière rivière est moitié à see et
jmoitié courante, c’est-à-dire que sa partie supérieure
est un vaste lit qui ne conduit des eaux
que dans les teins de pluie, tandis qüe des sources
abondantes alimentent en tout teins le voisin-
nage de son embouchure. Nous la côtoyâmes
extérieurement pendant prés d’une heure,
jet nous, ne descendîmes dans son lit qu’à
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environ trois quarts de lieue au-dessus de chez
notre hôte, et' un peu avant ce qu’on appelle
les S o u r c e sEn considérant s pn évasement,
la pente ‘régulière, et pareille de ses parois
opposées, le rapport de leurs angles et des
couches qui les composent, je demeurai bientôt
convaincu que, comme la rivière de l’E s t , celle
des Remparts doit son origine à un écartement
qui s’est fait du nord,-est au .sud-ouest, et
qui eut peut-être lieu en même tems. L e
rapport de la partie de l’île où nous sommes x
avec celle qui lui est opposée,, e s t , au reste,
très - remarquable. L e piton Vincendo ressemble
, comme nous, l’avons dit,, au piton
Rouge ; celui de la rivière des Remparts est
pareil au piton Rond , e t , comme lu i, coupé