A n X.
Brumaire.
limites. Lorsque ces coulées arrivent sür la
coupure à pic de la côte, elles tombent subitement
en cascade, laissent souvent entre la
courbe qu’elles forment et le rempart perpendiculaire
qu’elles ensevelissent, des espèces
de cavernes percées de fenêtres et de portes.
Ailleurs , la lave tombant par gouttes et divisée
par quelques pointes de la coupée qu’elle a
rencontrée , forme des suites de piliers ou
de cariatides bizarres, dont la couleur métallique
et les formes variées ont l’aspect le plus
étrange.
On ne trouve le long de la mer que peu ou
point de prismes basaltiques dans toute l’étendue
du Brûlé. Ceux qui croient que les laves
basaltiques doivent la forme sous laquelle on
lés trouve en général, au retrait subit qu’elles
ont éprouvé lorsqu’elles sont arrivées à la mer
dans leur état de fusion, s’attendent à trouver
ici la côte de l’Océan semblable aux parois
de la grotte de Fingal ; mais rien de pareil ne
frappa mes regards. Quoique la partie compacte
des coulées soit, en général, d’une belle
lave basaltique, cette lave demeure à peu près
continue dans toute l’étendue du Brûlé, e t ,
quand elle se divise, elle ne présente que des.
blo cs inégaux â face et à angles irréguliers, et qui
nulle part ne sont disposés en séries, comme Al(X#
des tuyaux d’orgues. Ces blocs anguleux , Bru_
d’abord contigus, mais sans cesse battus par mairw
les vagues, se séparent, s’écroulent et forment
une chaîne de brisans qui rendent ces
lieux inabordables.
En traversant le grand B rû lé , même an
bord de la mer, les personnes les moins attentives
remarquent que les laves qui le constituent
sont de deux natures bien différentes.
L a première est assez unie et solide ; sa surface
, quand la coulée est moderne , est de
plus luisante et de couleur variée, par l’effet
d’un vernis bronzé ou d’une vitrification extérieure
, qui est cassante et a rarement plus
de deux lignes d’épaisseur. L a seconde, inégale,
fragile, obscure, est ce qu’on appelle
graton j elle ne diffère pas des scories que
nous avons rencontrées sur la montagne et
que nous avons décrites ; je ne saurais mieux
la comparer qu’aux brisans les plus divisés ,
rendus solides au moment où la mer frappant
les rochers, jaillit en écume. Les scories
se présentent en fleuves , en plaques , en
coulées entières, et occupent souvent d’immenses
espaces, qu’011 évite autant qu’on peut.
Les noirs, pour les traverser, enveloppent