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Brusuaire.
¿’était peuplée , ne trouvèrent plus de refuge*
Si nous en croyons plusieurs voyageurs £
on rencontrait à Mascareigne, lorsqu’on en fit
la découverte , un très - gros oiseau que
l ’on nomme dodo , cygne encapuchonné 3 ou
autruche à capuchon : c’est cet animal que
M. de Buffon a désigné sous le nom de
dronle (1).
« L e dronte, selon l’Encyclopédie métlio->
» dique , fut observé aux Iles-de-France et
j) de Bourbon, par les premiers navigateurs
» qui y ont abordé. Sa forme extraordinaire
» les frappa 5 mais ils exagérèrent peut-etre
i) les difformités de cet oiseau. Sa-stupidité ^
}> son inertie , l’impossibilité de voler , la dif-*
» ficulté même de marcher, sa laideur et sa
v masse ont ete les causes de sa destructions
» A mesure que les îles ou on le trouvait
» se peuplèrent , l’homme dut exterminer
j) l’animal consommateur par sa taille , et
» désagréable â voir. Quand l’homme prend
j) possession d’une terre nouvelle, les animaux
(1) Dronte. Buff. Hist, nat. ois. 1. p. 48o^ Dulun
( ineptus ) niger.albidq nebulosus, pedibus tetradac-
tylis. Syst. nat. ed. XIII, cur. Gmel. 1. p. 728. L.alli.
fig. pl. 33, t. 49, p. 337. Gallinaceus gallus peregrinus.
Clus. exot. p. 99 et suiy.
S) qui jouissaient en paix de ses productions, ---- ■«
» se retirent dans les lieux incultes et solitaires An "
» où la destruction et le trouble n’ont point ’J l f f s
» encore pénétré : la fuite les soustrait à notre
» empire et à nos armes. Mais le dronte,
» privé de la faculté de voler , ne marchant
» qu a peine , semble avoir été une masse
)) exposee à tous les coups sans pouvoir en
» éviter aucun. Si quelques individus sé sont
» retires dans les lieux les plus solitaires des
» îles sur la surface desquelles l’espèce s’était
» répandue en se propageant, leur peu de
» mouvement est leur sauve-garde, en les
D dérobant a la vue et aux recherches des
^ chasseurs. 11 parait donc que c’est, ou parce
» que l’espèce a été totalement détruite, ou
» parce qu’elle ne consiste plus qu’en un très»
» petit nombre d’individus repoussés .dans les
» lieux les moins fréquentés, qu’on ne trouve
» plus aujourd’hui de dronte dans les mêmes
» îles où ceux qui y abordèrent les premiers,
» le découvrirent. Mais il ne faut pas croire
» que cet oiseau n’ait jamais existé, comme
» le pensent quelques voyageurs modernes
» parce que toutes leurs recherches et leur»
® efforts ont ete inutiles pour le trouver dans
* les îles peuplées et cultivées. a