AnX. pour reconnaître son origine; elle était bifur—
Bru_ quée. Un des bras avait coulé par l’anfractuosité
maire, ou j ’avais gravi , et l’autre du côté opposé de la
pointe des Cascades : celle-ci s’élève en un monticule
de pouzzolane d’un beau rouge, précisément
à la fourche du courant. Je remarquai dans
sa coupure à pic , que la pouzzolane qui en colore
la cime ne formait qu’une couche assez
mince, posée sur une coulée d’un beau basalte
continu et de couleur bleue ; un peu plus loin,
on voyait cette couche depouzzolane recouverte
a son tour par les scories que nous parcourions
, et qui, en ce lieu, n’ont pas plus de
cinq pieds d’épaisseur.
Rien n’égale la rudesse du Brûlé dont il est
question; sa surface n’est diversifiée par aucune
sorte de végétation ; sa couleur est du
noir le plus mat; des trous,des crevasses, des
aspérités innombrables, des anfractuosités plus
ou moins rapides , et sa consistance demi-dure
et cassante le rendent impraticable pour tout
autre que des naturalistes, qui ont besoin de
voir. Mon nègre, chargé de laves, eut les pieds
déchirés après avoir fait cent pas : il n’osait se
plaindre ; car , malgré mes souliers, j ’étais
blessé en plusieurs endroits, et ma charge était
plus pesante que la sienne.
N’ayant vu aux environs du grand chemin, An ^
qui sépare le piton Rouge du reste de l’île , au- ^ru_
cunes traces d’un courant de laves aussi frais maire,
que celui dont il est question, je présumais
que sa source devait exister sur la montagne
Rouge , à la base du piton qu’elle supporte , et
que je regarde comme un volcan complet. Après
trois quarts-d’heure de marche par une pente
assez douce, nous arrivâmes un peu au-dessus
de la pointe des Bambous près de la mer, et
c’est là que je trouvai la fin des scories. Au
lieu où elles cessaient, il n’y avait, à la vérité,
aucune trace de trou ; mais sur une pente un
peu plus brusque que celle que nous avions suivie
, et composée de pouzzolane, étaient les de-
bris d’une couche de laves bien particulière.
L a pâte en était la même que celle des scories,
aigre ; mais elle était disposée par plaques ou
tables parfaitement plates à leur surface extérieure
, de trois à cinq pouces d’épaisseur,
■cassées , entr’ouvertes et jetées çà et là. Un
habitant qui était avec nous, nous apprit qu’on
nommait vulgairement ces tables des tom~
b eau x , et qu’on , en voyait de pareilles à la
source de tous les Brûlés.
Au pied de la croupe où sont ces tombeaux,
la mer se brise sur des laves compactes, qui