A n X.
Brumaire.
le pays on appelle bois cassant (1), et notre*
lobelie hétêrophylle (s) que j ’ai rencontrée
également, soit au bord de la mer, soit à
six cents toises des hauteurs , sans que je l’aie
remarquée dans les régions intermédiaires.
Nous laissâmes à droite un beau piton dont
la cime paraît tronquée d’une grande distance :
c’est une bouche volcanique que nous appelâmes
piton Guichard j du nom de notre brave
guide qui, nous ayant fait quitter la ravine,
nous conduisit à travers un petit plateau d’un
niveau parfait, et qu’entouraient des pentes
élevées. Les seules plantes que je vis dans ce
mais elle'forme un très-petit arbuste généralement
beaucoup plus rameux, et beaucoup moins velu.
Ses feuilles ont souvent un pouce de longueur ;
quelquefois elles sont ovales, oblongues ou linéaires \
mais leur formç habituelle approche de celle d’une
spatule qui n’est pas très-rétrécie. Les fleurs sont très-
grandes ; l’aigrette qui leur succède est d’une couleur
rougeâtre, fort élégante ; le calice est un peu velu ,
d’une couleur tirant sur le jaunâtre. Ces fleurs sont
solitaires, ou deux ou trois à l’extrémité des rameaux j
çlles y soùt portées chacune sur un assez long pédon-
éulevelu et un peu ferrugineux. .
(1) Psathura, Juss. gen. Plant, p. 206.
(q) Lobelia heterophylla, Vaf. $ N. Chap» X II ^
ÿ . 1 39. -
plateau , furent quelques souches d\armo-'~~f~£
pelles ( 1) , une aristide (2) , et le fra is ie r. Ce Br _*
lieu., ainsi que le reste de la plaine desGafres, mairc*
.serait très-propre à élever des troupeaux,
qui trouveraient une température alpine et
une pâture abondante.
Bientôt nous arrivâmes par un coteau assez
doux ou les ambavilles sont vigoureuses et
serrées, sur une hauteur un peu aride composée
de fragmens de laves rouges. Les derniers
fra is ie r s et des mimeuses à fe u ille s entières ,
bien plus belles que celles de la plaine, croissaient
dans la région de sept cents toises que
nous venions de traverser. Nous nous trouvâmes
entre deux pitons considérables ; sur les flancs
de celui que nous avions a notre droite , je
distinguai le limbe d’un large cratère qu’on
aperçoit aussi depuis le chemin dans la plaine.
Je fus visiter cette ancienne bouche à feu ; elle
avait environ quarante à cinquante toises de diamètre
et quatre-vingts, à cent pieds de profondeur.
Dans les grandes pluies, elle devient une
espece de lac, et des touffes pulvinées deprumen
croissent au fond, quand il n’y a plus d’eau.
(1) Seryphium passerinoides.hàM.
( 2) Aristida céfra. Gbap. XYIII, p . 5 76.- '