un phénomène atmosphériqué remarquable.,
Vers le matin, où les nuages arrivent dans
les hauts , il en passe beaucoup par la fracture
delà cime de Crac; ces nuages tombent en véritables
cascades dans la plaine qui est un des
premiers endroits rempli de brumes. les vapeurs
semblent s’y plaire comme dans le grand
¿tans * dont elle a la forme. L a fracture dont
nous avons parlé, selon une autre direction de
l ’a ir , présente quelquefois un effet contraire ;
des flocons de nuages, poussés par les vents au
pied du Piton de Crac , remontent aussitôt le
long de l’angle rentrant, â-peu-pres comme la
fumée dan§ une cheminée, et s’échappant par
l’ouverture, de la fourche, disparaissent pour
les personnes qui sont dans la plaine.
Du Piton de Crac au Nez-Coupé , l a plaine
est bornée par des pentes assez semblables à la
montée des Sueurs ; elles sont disposées en
Cordon demi-circulaire , qui, de loin, paraissent
plus ou moins grisâtres, selon que le li-
çhen de F u lc a in les couvre en plus ou moins
grande q u a n t i t é : ces pentes sont bien moins
élevées que les escarpemens qu’elles unissent,
et l’on peut les regarder comme les racines du
dôme du volcan par ce eôté-ci. Elles sont la
fip. d’immenses coulées q u i, dans le tems de
feur fluidité, s’avancaient comme des murs 7, êtrA.~ n" J5
eussent comblé la plaine, ou presque égalisé
son sol aux cimes du Piton de Crac et de la Iuaire*1
pointe Jouvancourt, si la matière ne leur eût
manqué.
En réfléchissant sur la plaine des Osmondes,
je tentai de me rendre raison de son origine.
Sans douté, autrefois, le Piton de Crac tenait
à la pointe de Jouvancourt, et remplissait, avec
différens fragmens de rochers qui l’arrondissaient
, le cintre formé depuis le Nez-Coupé.
Une grande secousse, peut-être celle par laquelle
fut formé l’enclos du volcan, occasionna
ici une rupture considérable; -et par la séparation
de la montagne, le lieu ou se voit le
plateau qui nous occupe., était un précipice
épouvantable. Des torrens de matières liquéfiées
ont par la suite coulé dans le fond de l’é-
yasement, comme les eaux dans le Ht qu’elles
se creusent : ces torrens se sont figés, e t , par
leur superposition, se sont éleyés à un certain
niveau, qui est celui de la plaine des Osmondes.
Les crêtes qui circonscrivent ces lieu x , et auxquelles
les laves h.e purent atteindre, ne sont
que les cimes des parois d’tin profond encais*
sement, que les révolutions volcaniques ont
fermé et comblé tour-à-tour.
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