a-n'x " c*a^e > S°it que des vapeurs sulfureuses leât
w, aient saisis ou étouffés. Brumaire;
J ’avais une ' grande envié de bien Voir la
montagne ignivome, et mon désir redoubla dès
qu’on m’assura que personne n’avait réussi
daqs ce que je projetais. Je regardais, comme
exagérées, les craintes qu’on cherchait à me
donner ; Jouvancourt partageait mes sentimens;
mais les noirs, découragés par tout ce que les
esclaves du canton leur racontaient , témoignaient
la plus grande terreur ; ils nous firent
des remontrances ; et pour nous décider à ne
pas les Conduire à la fournaise par une route
inusitée, l’un d’eux nous raconta plusieurs traditions
du pays. Il avait, disait-il, appris par
d’anciens habitans , que le volcan était le patrimoine
du diable ; que c’était la bouche de
l’enfer ; qu’il était d’autant plus dangereux
pour nous d’y monter , que les blancs n’en
revenaient plus , les démons les réduisant en
esclavage, les employant à creuser la montagne,
à diriger les courans de laves , et à attiser le
feu Sous les ordres de commandeurs noirs ;
enfin que ceux-ci ne leur épargnaient pas plus
les coups de ÎdueTt, qu’on ne les épargné aux
esclaves dans le reste de l’île. Je crus d’abord
que c’était un apologue et un trait d’esprit de
mon domêsfiquej mais d’autres nègres m’ont
raconté la même chose depuis ; il y en a même B
qui assurent avoir vu de loin des troupeaux de m<
blancs, la pioche à la main , obéir aux ordres
du démon, que leur transmettaient des cafres
armés de verges.
Ces belles raisons ne me firent point balancer
, je demeurai inflexible. J ’étais loin de regarder
la route comme très - périlleuse j Jouvancourt
et moi allions d’ailleurs nous exposer
à ces dangers ; nous crûmes donc devoir
parler impérativement, et ordonner à nos gens
de marcher sans réplique. Il n’en fut pas de
même à l’égard de Cochinard : celui — ci était
libre et maître de ses actions ; pour ne pas
perdre de tems en longs discours, afin de l’engager
à nous suivre , nous annonçâmes que
nous avions changé de dessein , et que nous
nous bornerions cette fois à visiter le Pays-
Brûlé , sans nous élever sur le volcan.
Nous partîmes de chez M. Deschasseurs le
S brumaire.
Du piton Rouge au Pays-Brûlé, on a le Bois-
Blanc à traverser.
L e Bois-Blanc est une partie de la pente
septentrionale du volcan : cette pente commence
au lieu où la riviere de l’Est a son ori *