de cette habitude nous conduisent à l’erreur
quand, dans les tableaux que nous présentent
des monts sourcilleux, nous jugeons par analogie.
L e piton de Villers est à-peu-près à égale
distance de Saint - Pierre et de Saint - Benoît;
par le côté d’où nous venions, il ne paraît
qu’au moment où l’on y arrive, et sous la
forme d’un cône assez élargi à sa base. Des
calumets , des palmistes (i) et des arbustes
mal, venus en composent la verdure ; une ravine
considérable, mais dont le lit n’est pas
profond , circule à ses pieds : c’est le bras de
Ponteau, qui se jette dans le bras de la plaine.
L e chemin n’est plus ici qu’un sentier, et
tourne à gauche du piton.
Nous trouvâmes un vieux camp à la base
du cône, et nous nous mîmes aussitôt a le
réparer. M. Hubert, ni mon noir ne parais-i-
saient pas ; en les attendant, je parcourus les
environs , et je montai sur le piton de Villers
pour découvrir au loin : c’est par le côté opposé
à celui où nous étions campés qu’on y
gravit. L a montagne présente alors une toute
(1) Ici c’est le palmiste-bourre, areca ermite- N.
éhap. Y 1II ^ p. S a j.
autre figure ; elle forme deux branches entre I .
P A x l
lesquelles est une profonde excavation demi- Bru
circulaire , dont quelques parties sont coupées mairc*
à p ic , et qu’on reconnaît pour l’ancien cratère
qui s’est aifaissé par un côté. Quelques
couches détériorées de laves scorieuses noirâtres
s’y distinguent entre les andromèdes >
les bruyères , les hubertes et les autres am-
bacilles y le reste de la montagne n’est composé
que de laves brisées, de diverses couleurs,
et d’un gravois de pouzzolane rouge : ce qui
a fait nommer la terre rouge le côté du piton
de Villers, que l’on découvre en arrivant par
Saint-Benoît.
Du faîte du cône, qui n’a pas plus de trois
cents pieds d’élé vation au - dessus du plateau
de sa base, on distingue autour de soi Ce
qu’on appelle la p la in e des Cafres. Cette
plaine assez inégale, malgré le nom qu’on lui
donne, est plutôt une quantité de petits plateaux
, dont plusieurs sont très-tipis, et qui
s’élèvent insensiblement les uns au-dessus des
autres; elle est bornée au nord-est par la plaine
des Palmistes , et par le haut des pentes qui.
descendent vers S a in te -R o s e ; à l’e st, par là
plaine de Gilaos, et par les hauts de la rivière
du Rempart. Les pentes de Saint Joseph
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