*> naît de la grande m o n t é e , traverse en serpeiH
tant le bassin, et y reçoit d’autres petits
m a ire , torrens ; le chemin côtoie et coupe plusieurs
f o i s son lit. Du lieu où nous étions , nous
distinguions tout cela, comme si c’eut été une
carte de géographie; nous distinguions aussi
à l’horizon les côtes depuis la rivière de l’Est
jusqu’à la rivière des Roches ; et les crêtes
montueuses, qui environnent le grand étang ,
n o u s cachaient l’embouchure de la rivière du
M â t . t 9 “
L a partie la plus élevée de la plaine des
Palmistes, est environ de quatre cent cinquante
toises; elle commence à un peu moins
de quatre cents : son nom vient de la quantité
de palmistes qu’on y trouve ; ils y sont extrêmement
nombreux et serrés. Rien de plus
beau, rien de plus étrange que l’aSpect à vôl
d’oiseau de la cime ondoyante de ces arbres.
Du Marabou, le fond du bassin présente une
toappë de verdure composée de longs panaches
verts, qui s’agitent mollemônt, et se confondent
en s’abandonnant à là direction des
vents.
e Si l’on est assez heureux pour surprendre
ces hautes montagnes dans un moment de
fcalme profond, ét lorsque tous -les yents
semblent retenir leur haleine, on pourra vé-” “ ’ “ !* A N X»
rifier l’observation suivante, qui me parut si B
singulière, que je n’osai pas d’abord m’en “ airei
rapporter à moi-même. Je consultai, à ce
sujet, l’exact M. Hubert, qui m’a assuré avoir
remarqué , comme moi, que les frondes fle^
xibles des palmistes, lorsque la paix des airs
le permet , se dirigent par un mouvement
insensible vers le milieu de l’île ; il faut être
très-attentif pour saisir cet ordre apparent,
qui est peut-être du à l’attraction que les montagnes
exercent : cet ordre est à peine visible
sur un seul arbre, c’est sur l’ensemble de
tous les palmistes vus à-la-fois, qu’il faut le
chercher. J ’ai aperçu, au milieu d’un de ces
palmes profonds, des risées indociles échappées
d’une gorge , agiter toutes les têtes qui
se trouvaient sur leur route j bientôt après
les feuilles balancées, perdant peu à peu leur
agitation, reprenaient leur direction première.
Pendant que la paix était ainsi interrompue ,
pn eût aisément pu distinguer que la zone
des palmistes qui avaient été agités, présentait
un tont autre aspect , et même une autre
teinte que les arbres paisibles , ce qui rendait
la disposition de ces derniers bien glugs.
facile à saisir..