lé pays on nomme safrctn-màrron. Ce nom
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,, vient de sa ressemblance avec le curcwnu ( il Vende-
«iiaire. qn’on Cultive par-tout, et qu’on nomme sa -
f r a n , parce que ses racines, qu’on employa
dans lés sauces appelées caris > sont d’une
couleur jaune assez belle.
Nous reprîmes le grand chemin aù coin
d’une magnifique girollerie, qui le bordait des
deux côtésî Jusqu’au lieu où il se fourche,
lious trouvâmes encore des ruisseaux à sec; et
après eux la rivière Saint-Jean, alors sans eau ,
ta ai s qui spuvent en contient beaucoup.
Noüs avions toujours à droite la racine des
monts- solides , dont les fientes sont assez
douces, et formées par dès couches de laves.
Mais ne que nous laissions à gauche, n’était
pas dû à des éruptions volcaniques; c ’était la
suite de l’attérisseinefit de Sainte - Suzanne ,
qui est toujours bas : ce lieu est très-propre
à la Culture du r iz , èt à former dè belles et
bonnes prairies artificielles, dont on ignore
absolument l’usage dans nos colonies.
Il est nécessaire de jeter ici les yeux sur
îiotre carte, pour voir la singulière disposition,
de la rivière qui alimente la plaine ; de la terre
(i) Curcuma longa. L.
végétale dent elle dépouille la montagne d ou AnX
elle descend : ofctte rivière , et les ravines Vendé_
qii’elle reçoit, sont d’abord a l’île , ainsi que“ iairé‘
toutes les autres, comme les rayons à une
circonférence : mais , arrivées au voisinage
du lieu où était .l’église de Saint-André, elles
changent brusquement de direction, et coulent
vers Sainte-Suzanne.
L a grande rivière du Mât, qui nous arrêtera
bientôt ; est la première qu’on rencontre après
la rivière de SainUJean. Depuis le lieu où le
grand chemin la traverse, et qui est à une
lieue ou environ de la met-, elle coule directement
dé l’ouest, à l’est ; de sorte qu’entre
elle et la direction secondaire de la rivière
Saint-Jean, se trouve un espace considérable
de terre, qu’on nomme Champ Borne. Ce lieu,
en le considérant depuis la pointe de Sainte-
Suzanne au nord, a la figure d’un angle droit,
avec l ’arc de cercle qui lui sert de mesure, arc
que forme la côte arrondie de la mer.
Tout ce Champ - Borne est presque p la t,
et sa pente vers l’Océan est insensible : il est
richement cultivé ; àucunè ravine ne le sillonne.
E st-il, comme le eroyent plusieurs personnes,
dû aux eaux pluviales, ainsi que l’attérissement
de Sainte-Suzanne, dont il semblerait n’être