^ bien tenue, la seule , je crois , qui rend un ve*
An X' ritable revenu dans le pays où le cacaoyer n’est
miaire! guères qu’un arbre d’agrément ou de luxe. ^
L a belle plantation de muscade nous arrêta
ensuite. L e muscadier (1) n’est pas un moins
bel arbre que le g iro flie r , sur-tout lorsqu’il
est en fru it, car ses fleurs n’ont rien, de remarquable
: son élévation commune est d’environ
vingt-cinq ou trente pieds ; ses rameaux
un peu clairs s’élèvent dès la base de l’arbre ,
qui a une forme élégante : les feuilles d’un vert
tendre ont le luisant et la consistance de celle
du laurier : les fruits sont des espèces de drupes
de la grosseur d’un abricot et d’une couleur un
.peu plus pâle ; ils sont polis et luisans, se fendent
, lors de leur maturité , dans le sens d’un
sillon transversal qui se remarque tout autour*
j ’on aperçoit? alors entre? les deux cotés de h*
drupe, la noix muscade d’un beau brun noir
luisant , environnée de réseaux, de la plus belle
couleur de carmin ; ces réseaux sont le macis.
L e m a c is est une enveloppe particulière à
la noix muscade Jdtgsjj goût est piquant et aromatique
: on le recueille ; de ssé ch é à l’ombre-
(i) Myristica officinalis. Suppl. p. 265. ¡Le, muscadier.
Sonner .-¡voy. T. 1 1 6 , 117 ; 1x8.
Ï1 devient d’une couleur blonde, et l’ on sait de ■■ ‘“ x *
quel prix il est pour la pharmacie et l’office. ^
Dans le muscadier les individus femelles sont miaire.?
bien plus rares que les mâles ; a peine en trouve-
t-on ùn sur six. Des cinq' ou six pieds qui furent
introduits à Bourbon en 17 7 2 , et donnés
4 divers particuliers, il ne se trouva que deux
femelles, M. Hubert eut un mâle ; il arriva de
là qu’aucun des plants introduits ne fructifia.
Cependant on apprit que le muscadier était
dioique ; il fallut rapprocher les sexes; alors on
eut des mascades qui, plantées, végétèrent très-
bien.
Ces contre-tems ont beaucoup retardé la culture
en grand de la muscade ; et ces difficultés
Vaincues, il s’en trouvait encore une à surmonter
: c’était la perte considérable du terrain
¡dans une plantation en grand de muscadiers,
¡occasionnée par les individus mâles qui ne sont
.d’aucun rapport. Il eût fallu perdre beaucoup
de, tems pour attendre avant que de former une
muscaderie, que les arbres destinés à y entrer ^
•eussent fait çonnoître leur sexe en fleurissant,
chose cependant nécessaire, afin de n’employer
qu’un petit nombre de mâles et beaucoup plus
d’arbres à fruit.
M. Céré, directeur du jardin des Pample