elle s’était rouverte et avait vomi de nouveau
des matières fondues. Il n’y avait eu qu’une
seule ouverture pratiquée à la cime du volcan
■jusqu’en 176 6 , que le mamelon Central se fit
jour sur le flanc de la montagne : celle - ci
avait eu jusqu’alors la forme d’un cône tronqué
: depuis ce tems elle n’a cessé de s’alonger.
L e mamelon Central n’était d’abord qu’un
grand trou et un soupirail peu important} mais
il s’éleva, en peu de tems , à la hauteur que
nous lui voyons aujourd’hui-
Comme si le foyer du volcan changeait un
peu de place , ce n’est que plus bas encore et
plus loin d e l’ancienne bouche que s’est ouvert,
il y a seulement dix ans, le cratère Dolomieu
que nous avions vu en travail. Nous fîmes le
tour du mamelon Central pour nous approcher
le plus près possible de cette bouche moderne.
Voyant que les roches qui en étaient lancées,
ne tombaient que rarement en dehors de ses
parois, j’avais fait le projet de coucher sur ses
bords, pour jouir pendant la nuit d’une vue
que j’imaginai devoir être magnifique.
Les scories autour du mamelon Central sont
on ne peut pas plus désagréables} de concert
avec la lave grise par coulées fragiles, dont
nous avons p a r l é tout à l’heure, elles vinrent
à bout de mes souliers que le voyage avait déjà ^
bien éprouvés} ils me quittèrent au moment où Bm_
j ’arrivai sur des gâteaux de laves plus solides, maire,J
qu’on trouve entre le mamelon Central et le
cratère Dolomieu, un peu plus bas que la base
du premier. L a substance de ces gâteaux est
à-peu-près pareille à celle de ces coulées variées
de différentes couleurs , et dont nous
avons , dans le chapitre précédent, décrit les
formes bizarres ; elle est seulement un peu plus
grenue, blanchâtre ; ses particules moins unies
entr’elles , la rapprochent de la lave grise en
coulée fragile, dont les environs étaient remplis.
Il y a lieu de croire que toutes ces laves
sont de la même espèce , et que leur exposition
aux vapeurs acides sulfüriques si fréquentes
au voisinage des cratères , sont les causes des
altérations qu’elles ont éprouvées, et de la désunion
des parties qui composent leur pâte.
En regardant le mamelon Central on ne
peut douter que ce cratère n’ait souvent contenu,
jusqu’à son orifice, des matières fondues,
dont les scories s’échappant par - dessus lès
bords, l’ont élevé peu à peu: Pour les parties
les plus compactes de ces matières, elles se sont
fait jour à la base du Piton, où l’action exercée
par une pression supérieure et peu éloi-
Q. S