la Basse-Vallée. A peine étions-nous rendus *
que nous fumes tentés de nous croire dans
Bru- • t
maire. un pays tout différent ; nous ne tardâmes pas
à rencontrer un voyageur à cheval, ce que
nous n’avions pas vu depuis notre départ de
Sainte-Rose , car les chevaux ne franchissent
pas le Brûlé, et ne peuvent descendre le rempart
que nous venions de monter.
Un certain nombre d'habitations assez bien
cultivées, une volcanisatîoii d’apparence moins
récente, une nature moins sévère, des hommes
en plus grand nombre et d’un aspect plus civilisé,
tout faisait un contraste frappant avec
les lieux que nous venions de quitter. Avant
d’arriver à la grande ravine de Langevin, aux
efivirons de laquelle nous nous proposions de
coucher, nous traversâmes quelques torrens ,
dont le plus considérable s’appelle Kiricènda.
- Des pitons de forme conique , ou arrondie ,
s’élèvent ça et là 5 nous passâmes très-près de
celui qu’on appelle aussi Vincendo : c’est le
plus remarquable ; il est situé tout au bord de
la mer, à la droite et près de Fembouchure de
la ravine ; il a le plus grand rapport pour la
forme, la couleur et les dimensions, avec le
piton Rôuge de Sainte - Rose. On distingue
sur sa cime une dépression arrondie : on la
reconnaît aisément pour les traces d’un ancien a » x .
cratère qui était incliné par le côté d’où nous Brur
maire«,
venions.
L a ravine de Langevin où nous arrivâmes le
so ir , aurait été appelée rivière, quoiqu’elle
soit à sec la plupart du tems, si elle n’eût
été voisine d’un torrent bien plus considérable
, celui des remparts. Soïl lit est large ,
ses parois élevées ; et à peu de distance de la
mer , son encaissement est déjà remarquable
par son évasement et par sa ‘ profondeur ; il'
coupe la montagne en serpentant. L e rempart
de la droite est bien plus élevé que l’autre y
la: même disposition s’observe dans l ’encaissement
de la rivière des Remparts que nous
allons visiter de suite ; de sorte que le terrain
monte ainsi brusquement par des coupures ,
et comme par les marches d’un, escalier, depuis
la Basse-Vallée jusqu’aux sommets qu’on
distingue devant soi pet du coté du nord : des
affaissemens partiels et successifs ont, probablement
produit cette étrange gradation. Nous
passâmes la nuit dans une case inhabitée, et
dès le matin, nousivisitâmes les environs.
C’est ici qu’est située l’église de Saint-Jo-
seph, simple et isolée, construite en planches
sur un plateau découvert et assez uni. Ce