^ x forêts ; Saint-Pierre disparaît vers la droite
' deux affreux torrens , dont on ne voit que la .
Brumaire.
cime des parois, fuient vers la mer : ces torrens
sont celui de Langevin et la rivière des
Remparts, que nous allons abandonner.
Une petite ravine, dans les trous de laquelle
on trouve "toujours de Peau, indique le
lieu où. Fon doit chercher le gîte. Ce gîte est
situé sur le côté d’un creux, qui peut avoir
vingt-cinq pieds d’évasement, et duquel commence
l’escarpement du morne de Langevin. La
proximité de l’eau et des amb av ilie s à brûler,
en feraient une retraite excellente , si la grotte
était moins basse , plus spacieuse, et si dans
:les longues pluies , les substances poreuses et
scorieuses, dans lesquelles elle est creusée , ne
laissaient filtrer l’eau de toutes parts.
Tous les en v iro n s de la g ro t te étaient remplis
de têtes d’oiseaux de mer, du genre des
■pétrels. Les tas assez considérables de ces débris
sans corps, ayant attiré mon attention,
j ’appris que c’étaient des tptes dèfouquet. L e
fa u q u e l me parait être le -même oiseau dont
Labat a tant parlé, et que de son teins
nommait diablotins , d$n's les Antilles.' Ho
m’étant pas trouvé dans la saison où l ’on prend
les fo u q u e is , je me bornerai â en rapporter-
ce qu’on m’en a dit.
r 4 * s j
Dans le printems, un oiseau des côtes ,
brun , fort ressemblant au g o élan d, et qu’on
nomme ta ille -v e n t , abandonne les rivages,
6t vient faire ses oeufs dans ces lieux escarpés
, que la nature semble avoir voulu rendre
inaccèssibles : c’est dans le tems du solstice
que les petits taille-vents ont acquis une certaine
grosseur èt cette graisse excessive qui
les fait rechercher j alors les créoles vont à
leur recherche, et tout ce qu’ils en trouvent,
est préparé dans du sel qu’ils portent avec
Ces oiseaux, ainsi sales , se conservent
quelque tems , et prennent a - peu - prés le
goût des vieux harengs-saurs:; leur graisse est
onctueuse •; elle a assez l’odeur d’huile de
poisson * ainsi que celle de tous les oiseaux
dé mer. L e morne de Langevin , le volcan ,
fers hauts, dè k rivière de l’Est et les Salazes
sont lés lieût crû les fouquets se trouvent 1©
plus fréquerrhmen t.
Nous étions ici à plus dè mille toises 5 les
nuages qui noirs séparaient du reste du monde
semblaient s’épaissir à nos pieds. L a tempé-
ràtûfè était àSSéz dôùoe j i ’isôlemènt causé par
îes vapeurs , le silence, la teinte du jour, tout
contribuait à donner aux régions dans lesquelles
nous étions , je ne sais quoi de triste et d’in a -
Hune . je ne me serais pas avise de 'croire que
A n X .
Brumaire
,