An X
Brumaire.
r w ç. ss» - » 1, > 298 e w , ,v.
Noüs délibérâmes cependant sur l’avis du hoir,
et il fut. décidé que nous enverrions chez cet
habitant un de nos gens pour le prier de nous
céder quelques vivres, afin que nous pussions
prendre des forces pour continuer un voyage'
entrepris à travers des forêts infréquentées.
' Pendant que nous causions sur cet objet,
nous vîmes descendre vêts nous, à travers le
branchage et les fougères, deux mulâtres,
dont l ’un, grand et robuste, portait sur sa
fête des rayons de miel dans des émpondres;
l’autre, plus vieux ét plus petit, le précédait.
Tous deux' marchaient sans bas et lés pieds
nus ; ils étaient têtus d’une chéhiisë et d’un
Caleçon de toile bleue : ils nous avaient entendus
délibérer sur le parti que nous avions
à prendre. Le plus âgé nous salua d’une
manière très-civile, ét tne dit qu’il était le
llerâutrai dont ttoüâparlions ; qiï’il n’entendait
jSoint nous céder de vivres, ifiais qu’il nous
priait d’en accepter. Je ne souffrirai pas,
îtjouta-t-il, que vous campiez si près de ma
demeure ; venez, je vous prie , chez votre
serviteur. L ’air de candeur et de franchise de ce
brave homme, nous détermina à accepter, sans
balancer, ses offres honnêtes : nous le suivîmes
donc à travers les ha z ie rs ,e t, au bout d’un
quart-d’heure, nous arrivâmes à son habitation»
v Cette habitation était alors la plus avancée AN. A_«7(
vers le B rû lé , la dernière éruption extérieure -;.■■■
k l’Enclos ayant où'détruit les défrichés les maire s
plus rapprochés du volcan , ou effrayé les voisins
de la ravine des Citrons-Galets , au point'
de leur faire abandonner leurs demeures.
Nous rentrions donc dans le domaine de
l’homme. L ’établissement de M. Kerautrai était
le premier que nous trouvions, depuis que
nous avions quitté Mv Deschasseurs.
• Quoique nous n’eussions pas demeuré bien
long-tems dans les déserts, l’horreur et la nouveauté
des scènes qu’ils venaient de m’offrir,
m’avaient entraîné si loin de mes idées ordinaires
, que je crus arriver d’un autre monde
quand je retrouvai des lieux fertilisés par la
culture , et où la nature cessant de se: livret à
son indépendance, ’ commençait à se plier aux
efforts de l’industrie.' Ce n’est piâs que le petit
domaine où nous1 étions arrivés , et même les
côlons qui l’habitaient , fussent enèôre bien
luth ¡dè Fétat de rudesse; ®
-Saint-Joseph, dèpuiSlePays^-Brûlé jusqu’au t
rempart de la Bas se-Vallée vers lequel nous I
nousdirigions * est séparé, en quelque sorte, ~
da reste de Bourbon , par des barrières que
la nature lui adonnées. Cette paroisse était *