A n X.
Vendémiaire
.
tion de la poussière fécondante, et de plusieurs
autres phénomènes dont la cause nous est
encore cachée.
On a déjà remarqué que la neige fond
plus vite sur les gazons que sur les pavés.
Cela ne viendrait-il pas , ou de la chaleur
des graminées , ou de ce que le paturin an-*
nuel ( i ) et quelques autres glumifères se?
trouvant souvent en fleur dans l’hiver, la
chaleur réunie de leurs anthères exerce son
influence sur l’eau glacée ? Au reste , les
graminées sont, par leurs rapports naturels
, assez voisines des aroïdes, pour que
je sois autorisé à hasarder une pareille conjecture.
D ’après les expériences de M. Hubert, il
paraît que la mutilation des spadices n’empêche
pas chez eux le développement de la
chaleur, qui est indépendant du contact de
la lumière, mais pour lequel le contact de l’air
atmosphérique est nécessaire.
J ’eusse été surpris , si les spadices des autres
espèces de gouets n’eussent pas été calorifères 5
je me hâtai de répéter plusieurs des expériences
de M. Hubert sur le gouet man-
(1) Poa annua, L.
geable (1) , ou il n’avait trouvé qu’une chaleur
sensible ; j ’obtins, à la même heure que lu i , Vendé_,
et d’une seule fleur, jusqu’à six degrés et demi n“ aire“
au-dessus de la température atmosphérique.
Quant à l’instant où la chaleur des spadices
de gouet se développe, il doit dépendre des
mêmes circonstances , que l’épanouissement
de la corolle dans des végétaux qui fleurissent
ou perdent leurs fleurs à une heure fixe 5 et
l’épanouissement n’a peut-être lieu dans les
plantes, que parce que la chaleur des étamines
agissant sur les pétales qui sont irritables ,
les force à s’ouvrir,
C’est quand je réfléchissais aux conséquences
qu’on pouvait tirer de la chaleur des spadices
de g o u e t, que je remarquai , pendant la fraîcheur
d’ une belle matinée , un grand nombre
d ’abeilles qui couvraient, à ne pas les distinguer
, des chatons mâles de vctcois (52). Ces
chatons ne sont que d’énormes amas d’éta-
mines : je ne doutai pas qu’en y venant recueillir
du miel à la pointe du jou r, les abeilles ne
vinssent aussi s’y réchauffer ; je fu s , cette fois,
fi) Arum esculentum. L. L a songe. Voy. chap»
iV III, p. 361.
fa.)- Pandanus utilis, N. Yoy. ehap. IX ? p. 3.