x arrivâmes à un lieu où la rivière se eoude^
un peu avant un autre endroit où elle reçoit
Vëndé- #
«niaire. un bras qui vient du Morne de Ventrée de la
plaine. Nous la quittâmes alors, et nous nous
enfonçâmes dans le bois , suivant une direction
à-peu-près parallèle à un rempart élevé
que nous laissions sur la gauche : le plateau
de ce rempart est une partie de la plaine des
Palmistes.
En ce lieu, les arbreâ étaient très-hauts ,
embarrassés de palmistes et d’autres vieux
troncs abattus en travers : tout était couvert
de fougères qui nous inondaient de gouttes
d’eau qu’elles avaient conservée de la pluie.
L e terrain étant presque p la t, les eaux exercent
par conséquent peu d’action sur sa surface
; il me parut composé d’une couche assez
épaisse d’humus végétal qui n’était alors que
de la boue. Des trous profonds et des crevasses
dispersées au hasard, font apercevoir
au-dessous un lit de laves q u i, en certains
endroits, offrent jusqu’à des scories 5 celles-ci
se sont assez bien conservées, malgré la grande
humidité du lieu qui ressemble à un marécage.
Je trouvai ici une espèce de irichomane ,
la plus grande que j ’aie vue entre les espèces
transparentes j il fait le plus bel effet sur les
arbres t
hrbres , dont il couvre tous les troncs, et qui “ “T
’ A s I
r e s s em b le n t alors à des colonnes de verdure.
• • "V BHclé-1 Le sol devenait toujours plus humide, et le miaire.
bois plus fourré. A peine distinguions- nous
le sentier, dans la boüe, l’eau, et à travers
les broussailles s quand presque tout à-coup
aux. arbres élevés succédèrent des arbustes en
buissons, parmi lesquels le mûrier du pays ( 1 ) ,
dont le petit fruit attire beaucoup les merles,
la ronce si fréquente à l’Ile -d e -F ran ce (2),
Yandarèse ou andrèse (5) , Vabutilón rhom-
boïdal (4) , le millepertuis à feu ille s étroites
(5) , etc. Cette végétation me prouva que
(1) 3forus ( Indica } fo liis ovato-oblongis, utrinque
oequalibus , inoequaliter serratis. L>
(2) Rubus rosoefolius. Smith.
(3) Celtis ( orientalis ) foliis oblique cordatis , subtils
villosis. L.
(4) Sida ( rhombifolia) fo liis lanceolato-rhomboïdi-
bus , serratis, axillis subspinosis. L.'
. Cette plante Tarie prodigieusement pour la dimension
et même la forme de ses feuilles, selon les lieux
où elle croît. Ic i, elle avait les feuilles très-larges-: on
la nomme bois-panier.
(5) Hypericum ( angustifolium ) frutescens , foliis
lineari- lanceolatïs, basi refexis, floribus solitariis,
terminalibus, stylis coadunatis. Encyc. mét. die. n°. 4.
Les créoles confondent cet arbuste avec Yhyperi-
II. ô