,l " ' » en feu , dont la lumière colorait le ciel', et
AuX. , , . •
)) se répétait dans les nuages. Le jou r, cette
Brû- - , , , maire. » couleur éclatante était remplacée par une
» lugubre noirceur qu’animaient quelques fu-
» niées blanches et épaisses, qu’on voyait s’é*
y> lever seulement de la moitié supérieure du
y» courant, et qui, en montant tout droit, se
» mêlaient avec les nuages. Etonné de ne voir
» de fumée s’exhaler que de la partie supéy>
rieure du courant, mon guide m’assura que
yi la lave n’en laissait échapper que lorsqu’elle
d commençait à être figée.
)i L a surface de la coulée était en général
» figée et noire ; mais, en plusieurs endroits,
)) elle se propageait en cascade de feu, comme
)) du fer en fusion. Sa marche était lente et
)i pompeuse, à travers un petit bois, semblable
)> à un taillis, qui avait été épargné par des
)) laves plus anciennes : ce bois détruit par la
» courant que j ’observais, s’appelait Vîlet aux
yy Fouquets.
- u J ’approchai jusqu’à la distance de trois ou
3) quatre pieds de la lave coulante ; j ’y restai
?) plusieurs minutes sans être fortement in^
» commodé par sa chaleur \ je ne sentis, en
B approchant , aucune odeur sulfureuse ,
» mais seulement un peu de fumée de bois
)) provenue des arbres brûlés de l’îlet aux
» Fouquets. Un bâton de bois vert, enfoncé Bru-
« dans la lave fluide , s’enflamma sur - le - mau
)> champ, avec beaucoup de b ruit, jusqu’à la
3) distance de deux' pieds (1); je fus obligé
» d’employer beaucoup de force pour enfon-
» cer le bâton dans les laves, et pour l’en re-
» tirer : en soulevant quelques parties de ma-
» tières fondues , qui étaient tenaces , elles
» filaient comme de la glu, et formaient des
)> fils capillaires , terminés par des petits glo-
3) bules.
w Pour se former une idée de la manière
î) dont la lave se propage, il faut se représen-
.)) ter un jet en fusion, dont la surface exté-
)> rieure se noircit au bout de quelques se-
)) condes en se figeant, mais dont l’intérieur
)> toujours fluide et pressé par d’autres rna-
3) tières qui suivent, continue de couler , et
3) fait effort contre les parties qui se sont con-
î) solidées : celles-ci viennent à se rompre ,
3) et donnent issue à d’autres jets ; de sorte que
3) les laves coulent dans les canaux qu’elles se
)> sont elles-mêmes formés. J ’en ai vu re—
(1) Pl, XXXVI. Vue de fextrémité d’un courant,
de lave dans le Pays-Brûlé.