*An x_ ^ 0Us avait—il abandonnés pour aller grossir
Bra- le nombre de ces marrons qui cherchent, aux^
“ aire* lieux les plus inaccessibles , une inutile et
pénible liberté ? Dans ce moment , tout ce
qu’on m’avait dit des accidens arrivés sur la
plaine par le changement subit de température
, se rappelant à mon e sprit, je me figurais
Georges traversant en sueur les solitudes;
sur lesquelles nous errions ; et saisi par
un froid rigoureux, dont il était tombé victime
, son cadavre était peut-être étendu près
de nous, et ses os allaien t augmenter le nombre
de ceux que le tems blanchit et décompose dans
cette ingrate région.
Nous revenions pensifs, en nous guidant sur
le pavillon que nous avions fait planter le ma-
t in , quand, justement au coude que forme le
chemin entre le piton de Yillers et le piton
Desmenil , nous trouvâmes le noir qui causait
notre inquiétude ; il avait été retenu par
M. Hubert fils , dont il nous remit une lettre.
€elui-ci nous annonçait que des affaires imprévues
. nécessitaient, sa présence à Saint-
Benpîj durant la semaine ; mais que dans huit
jours jl se trouverait au rendez-vous aveç ses
gens ;■ MM. Pàtu de Rosemond et Legentiî
devaient aussi s’y trouver.
, Le thermomètre, qui dans le jour n’avait-----
pas passé ï 5 , était a 1 2 Q quand j ’entrai au „ u
camp , après le soleil couché ; le tems était
froid, triste et humide. Nous ne savions si
nous devions aller aux Salazes le lendemain ,
ou redescendre chez M. Nérac pour attendre
ces messieurs : l’horizon fixa bientôt nos incertitudes.
Cochinard étant sorti du camp assez
avant dans la nuit, vint nous dire que, du
cote du volcan, on distinguait une lueur extraordinaire,
et qu’il n’avait jamais vu pareille
chose. En effet, toute cette partie du ciel était
en feu ; l’atmosphere chargée de lueurs sanglantes
, ressemblait à la bouche d’une fournaise
j des nuages pénétrés de lumière semblaient
suspendus entre des flammes, et une
clarté incertaine se mêlait aux ténèbres des
montagnes sans en dissiper l ’obscurité. Allons
voir le volcan par ce côté - c i , s’écria Jo u -
vancourt : ce fut aussi l’avis de M. Déjean.
Nous dormîmes mal ; malgré le feu que nous
eûmes soin d’entretenir et nos bonnes capotes
nous étions incommodés par un froid pénétrant.
Le thermomètre cependant se tint sans
cesse à 5° au-dessus de zéro j au soleil levant,
il était à 1 1 ° ï.
Le 27 , j ’expédiai Georges à M. Hubert y
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