A n X.
Brumaire.
-mais que les volcans se fendraient pour donner
passage aux laves. C’est précisément ce qui arrive,
et les cratères rejettent rarement des fleuve»
de fonte ; les coulées n’en sont jamais considérables
; elles ne sont composées que de scories
qui surnagent comme des crasses qui s’échappent
par-dessus le limbe du. creuset; des subs-
.tances plus pures, par conséquent plus lourdes
et compactes, se tiennent à la partie inférieure ;
elles fondent de proche en proche les parois
du volcan, et s’échappent comme des fusées
d’un dépôt, par le point où elles trouvent le
moins de résistance.
Les cratères ne sont que des cheminées de
fourneaux volcaniques ; aussitôt que les réservoirs
plus profonds se vident, les substances, qui*
dilatées par le feu, s’étaient élevées jusqu’à ces
cratères, baissent, et forment., d’une chaudière
de matières liquides, un précipice, dont le fond
se fige. Pour ce qui s’échappe inférieurement,
on le voit sortir plus haut ou plus bas, selon des
circonstances particulières, dont nous trouverons
plusieurs exemples sur le reste de l ’île..Ne
voit-on pas à Bourbon des coulées de laves qui
ont fait leur percée au bord de la mer, c’est-à-
dire après d’une demi-lieue perpendiculaire au-
dessous du Yolcan?D’autres, un peu p'us élevées*
ne sont qu’au niveau de la plate - forme * £ £ £
qu’enserre l’enclos, et beaucoup sont exté- B*u_
rieures à cette barrière singulière qui limi- maU<?'J
terait les percées des laves, si les matières
étaient triturées seulement dans le dome de la
montagne.
C’est ici le lieu de rappeler que ce trou du
rempart du Bois-Blanc, dont il sort une chaleur
remarquable dans les fortes éruptions, et
qui conséquemment a du rapport avec leur
foyer, est situé à six mille toises environ des
cratères, et est fort peu eleve au-dessus du niveau
de la mer.
Je ne nie cependant pas que , dans plusieurs
circonstances, ce ne soit aux dépens de la cime
des monts ignivomes que se soient formées les
coulées échappées de leurs flancs ; cela vient de
ce que,dans des embrasemens souterrains, des
matières très-liquéfiées, élevées jusque vers les
cratères, ont fondu les parties inférieures de
ces mêmes cratères, et les ayant entraînées avec
.elles, ont affaibli la cime d’un mont déjà peu
solide, par la fragilité des substances qui la
composent, et la quantité de crévasses qu’on y
trouve^ Ces événemensf au reste, n arrivent
qu’après des éruptions prodigieuses ; et ¡’affaissement
* quoique considérable en apparence*