An X
Brumaire.
façonnées dans la lave encore liquide, niais au
moment où elle se figeait en environnant de
gros arbres , que sa chaleur n’était plus assez
forte pour brûler et pour abattre. Les soupiraux
cylindriques portent encore l’empreinte
des .troncs qu’on trouve d’ordinaire non loin
d’eux ; l’air dilaté et des vapeurs dégagées^ de
la racine des arbres , produisirent les voûtes
dont nous venons de parler.
On voit encore au même lieu des vides de
différentes formes , qui ont depuis quelques
pouces d’étendue, jusqu’à celle nécessaire pour
renfermer plusieurs hommes à l’aise ; ces vides
n’ont quelquefois aucune ouverture: on les découvre
quand la lave se casse ; leur intérieur
est vitrifié et vernissé ; les parois sont chargées
de quelques gouttes, ou stalactites dont 1 intérieur
est poreux. De pareilles cavités doivent
-ûtré les produits de bulles d’air , qui se sont
dégagées pendant la fusion ; et dans toutes les
parties des coulées , le contact de l’ air produit
en général la vitrification.
C’est ici le moment de nous étendre un peu
-sur le courant de laves qui partit , en 1 7 9 1 , du
mamelon Central, et qui arriva à la mer en
trois semaines. Nous avons vu qu’à la suite de
cette éruption, le cratère Dolomieu fut forme.
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M. B e rth, que nous avons déjà cité ,%t dont
j ’ai dans les mains un excellent manuscrit sur
l’île de Bourbon va nous servir de guide ; il a
suivi l’éruption dans ses progrès: je transcrirai
une partie de ses observations puisque cet
homme instruit n’a rien publié à ce sujet. Si
mon Ouvrage tombe , par hasard, entre les
mains de M. Berth, il verra que mes vues
sont souvent conformes aüx siennes, et que
loin de m’approprier les idées des autres, je
me suis fait un devoir i c i , comme ailleurs, de
citer les sources où j ’ai puisé.
« Je visitai, pour la première fo is, » dit
M. Berth, « le 26 juin , à une bonne demi—
)) lieue du bord de la mer, et au bord du reni-
)> part de Kriaise , opposé à celui du Bois-
)> Blanc, un courant de laves qui semblait
» émané du piton que je ne pouvais distinguer,
» à cause des nuages dans lesquels il était sans
» cesse enveloppé: ce courant de laves se pré-
)) cipitait en bas de ce qu’on appelle la plate-*
)> forme y sur une largeur de près d’une demi-
)) lieue ; et longeant d’abord la ravine Kriaise,
» il se rétrécissait ensuite, en se dirigeant vers
)> la mer.
)> A plusieurs lieues de distance, il présen-
» tait, pendant la nuit, un grand fleuve tout*
B ru-
maire w