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Vendémiaire.
en fournissait. D’ailleurs, le prix du girofle
devait nécessairement diminuer aujourd’hui,
que nous savons que le taux, auquel la.compagnie
le faisait, était un prix factice, et que pour
le soutenir on brûlait une partie de la récolte
des Moluques, au lieu d’en mettre trop en
circulation.
L ’abondance de la récolte n’est pas toujours
égale : il y a une année bien plus fructueuse,
toutes les trois ou quatre ; celle où nous étions
dans l’île, qui était la fameuse, devait, selon
M. Hubert, donner environ cent cinquante
milliers : les autres, m’écrivait-il, ne rendront
pas peut-être le tiers de celle-ci.
Le jardin du bras Mussard renferme encore
beaucoup d’autres arbres intéressans, tels que
le ra v en a l ( 1 ) , divers lauriers ; en un mot ,
tout ce que j ’avais vu au jardin des Pamplemousses.
Sur plusieurs troncs , rampait une
magnifique lia n e , que je ne connaissais pas
encore. L e célèbre Commerson, qui l’a connue,
en a formé un genre, et l’a dédié à M. Poivre
(2). C’est un hommage digne de ce grand
(1) Ravenala 31aciagascariens 'm. Syst. nat. XIII.
cur. Gmel. 2. p. 56rj. Encyc. mét. Pl. 222.
(2) Pivrea, Commers.
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homme; car les longues guirlandes de fleurs ^
couleur de cinabre que porte cet a r b r i s - ÿ , ,
seau, le rendent l’un des pins recommandables miaire*
dans l’ornement des jardins : on eut deviné,
quand je n e .l’aurais pas dit, que M. Hubert
n’avait pas manqué d’enrichir le bras Hussard,
d’un genre qui porte le nom du sage
intendant pour la mémoire duquel il a tant
de respect.
. .En revenant de l’habitation du bras Mussard
nous passâmes dans le lit de la riviere pour examiner
la structure de ses parois.
Le rempart méridional, au lieu où nous descendîmes,
n’a pas plus de trente pieds d’élévation
au-dessus du niveau de l’eau ; immédiatement
après, en suivant le cours de la rivière ,
il y a un îlet formé par deux de ses bras.
Je rencontrai d’abord un magnifique liseron
à feuilles très-grandes en coeur, fortement
veinées transversalement, et portapt de grandes
fleurs blanches réunies en corymbes.
Le côté opposé à celui que nous avions descendu,
en est très-différent : c’est une pente
douce ; il me parut être composé de pierres
roulées, et former le commencement de l’atté-
rissement qui supporte la partie septentrionale
du quartier. Cet attérissement a été créé aux