servé des figures très-variées; les unes,, au bas
g clu rempart, imitent des pilastres, des cônes,
Hoaire. ¿es mamelons , des tas de raisins, toujours
amincis à leur sommité ; les autres, au haut
de l’escarpement, ressemblent à des stalactites
immenses, ou à ces glaçons qui pendent l’hiver
de nos toits; elles touchent quelquefois, par
leurs pointes , les pointes que leur présentent
les pilastres inférieurs. Les arbres des environs
ont .tous été brûlés ; plusieurs sont abattus ,
mais d’autres que la mort a frappés , sont demeurés
debout ; leurs vieux troncs dépouillés
de leur écorce , privés d’une partie de leurs
rameaux, et blanchis par les intempéries de
l’a ir , présentent le tableau sinistre d’une forêt
stérile et sans feuillages. En considérant ces
arbres privés de vie , le sol scorifie qui leur
sert de base, et l’horreur des rives obscures
de la mer en courroux, qui mugit à-ses pieds,
le voyageur croit être arrivé dans un autre
monde ; la nature qui l’environne, n’a plus
aucun rapport avec celle des lieux que nous
habitons.
Je trouvai ici un mesembriantheme à feuilles
grasses, linéaires, et triquetres , que je n avais
pas encore rencontré. Cette plante végétait
dans. les fentes des laves, ainsi que la lobé lie
( 39^ )
'polymorphe (1) et le fa u x bois de f e r (2). Le Ak
dichsonia qui abonde dans le Pays-Brûlé, était Bru-
ici d’une hauteur prodigieuse (3). maire#
C’est au moment d’abandonner le Brûlé, que
je commençai à rencontrer en abondance une
plante dont je n’avais encore' vu que quelques
maigres échantillons à la pointe du Bourbier
je Pai re trouvée depuis au bord de la mer , sur
les courans de laves extérieures à PEnclos ; et
qui nous restent à parcourir.1 Cette plante , un
peu grasse et difficile à conserver dans les herbiers
,* croît le long des fentes des laves , oxi‘
dans les interstices des rochers peu éloignés
de l’Océan. Commerson l’avait regardée comme
une ly simache\mais M. Ventenat l’ayant mieux
examinée, a reconnu que.j&a corolle était un
peu tubulée au lieu d’être en roue, et que
les divisions en étaient un peu inégales. Ce
savant a encore observé que les filets des étamines
, réparés les uns des a u t r e s e t collés
à la corolle jusqu’à la moitié de leur longueur,
(1) Lobelia polymorpha. N. var. y, Voy. chap. X I I%
p. x39.
(2) Sideraxylon einereum. Lam. Encyc. Met. die*
n.° or,
iP i Dicksonia abrupta. N. Voy. chap, XU I, p.