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de venir, nous fatiguer de ses visites, j ’aimad
mieux revenir chez le particulier qui nous
avait donné l’hospitalité , et de chez lequel je
nie proposais de partir à cheval pour la rivière
d’Abord.
Le sol de l’îlet était très-bon, si l’on en
juge par la vigu.eur .de la végétation, dans tous
les ljeux défrichés*. Des remparts d’une hauteur
effrayante ,, couverts d’une sombre, verdure
àu-dessus de. laquelle les palmistes élevaient
leur tête ondoyante, semblaient nous envi-
ronner de toutes pa rts, et l’on eût dit, que
l ’azur des cieux reposait sur leur cime. A peine
l ’air était-il troublé par le souffle des vents ; un
¡calme profond régnait dans cette solitude. I^es
sources pures et abondantes s’échappent de la
base des rochers latéraux, e t , après avoir
serpenté en murmurant sur des cailloux colorés
et entre des végétaux fleuris, disparaissent
sous des rochers inférieurs.. Des nuages d’un
beau blanc se formaient spontanément autour
de nous; tantôt ils s’élevaient du fond du
bassin, tantôt ilg semblaient s’échapper de ses
parois ; d’autres naissaient tout-à-co.up dans
l’espace qui était sur nos têtes ; tous montaient
paisiblement vers les plus hautes régions, où
les vents s’emparant d’e u x , les emportaient,
avec rapidité , des qu’ils avaient dépassé 1® ^
niveau du faîte de l’encaissement. ' Bru„
Vers le soir je me traînai, comme je le maire*t
pus, pour revenir par le lieu qu’on nomme
les sources de la rivière des R em p a rts , et
qui mérite bien d’être visité. Ces prétendues
sources ne sont situées qu’à une lieue de la
mer ; les grands remparts latéraux n’y sont
pas très-considérables, mais le lit de la ravine
est plus, creux relativement à l’encaissement.
L a coulée de layes basaltiques compactes que
nous, supposons avoir recouvert le fond prw
mitif du torrent,, cesse to u t -à -co u p ; à sa.
base , sourdent, sur un lit de. galets , deux
ou tçois sources priqçipales, qui ¡sont peut-
être les mêmes que - celles que nous avions
vues chez M. Ojard, et qui font, par dessous
la coulée basaltique ,: le chemin que nous
avions fait par-dessus. Ces sources forment un
bassin très-creux en croissant, et que le volume
d’eau fait paraître d’un bleu obscur; des
blocs, de laves détachés de là coulée qui cesse,
entassés pêle-mêle , forment des obstacles
entre lesquels le torrent s’échappe en grondant;
plus loin, il passe sous une voûte hardie
et jetée, comme un pont, d’un côté à l’autre
de son lit. Cçs lieux ont quelque chose d’a-.