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M.. Hubert, qui ne néglige rien pour les
progrès de l ’agriculture dans son île , avait
imaginé de défricher, au milieu de la plaine
des Palmistes, un lieu nommé les Sables. Diverses
circonstances ne lui avaient pas permis
de donner une grande latitude à. ses projets
d’établissement ; mais il était dans le dessein
de les poursuivre à la paix : il essaiera de
naturaliser, dans ce point tempéré de la zone-
torride , les différentes plantes de l’Lurope
qu’il pourra se procurer. Les vrais amis de
l’agriculture doivent s’empresser de concourir
à la réussite d’un pareil projet ; on ne saurait
trop les engager à faire parvenir au respectable
M. Hubert, des plants et des graines :
la fram b o is e , la ronce, V aubépine, le troène y,
qui serviraient à faire des haies ; Y arbousier>
le néflier et le so rbie r, dont les fruits ne
laissent pas que d’être agréables; le ja sm in ,
la boule de neige , le fa u x èb èn ie r, et
d’autres arbustes d’agrément ; les chênes 3 les
p in s y les hêtres, le châtaignier ; en un mot,
tous les arbres de nos forêts seraient des cadeaux
précieux pour l’île de la Réunion ; le
gouvernement pourrait les faire tenir à peu
de frais à un savant, dont le seul défaut est
la trop grande modestie.
Je trouvai dans les environs du Marabou An3T
diverses conyses , dont une avait plus l’aspect
d’un lycopode que d’une syngenèse (i). Dans maire-
quelques filets d’eau , je découvris une con
f e r v e a lp in e , dont les fîlamens, extrêmement
simples, étaient de la plus belle couleur de
lie de vin (2). Je n’ai jamais rencontré cette
plante au-dessous de la région ou nous sommes;
mais nous la trouverons désormais tant que
nous irons en montant-
Cependant, M. Hubert ne paraissait point.
àvait-il reçu ma lettre ? mon noir etait-il arrivé?
Le soleil , prêt à quitter l’horizon, dardait
ses rayons à travers quelques vapeurs
rougeâtres ; que pouvait être devenu Georges ?
(1) Conyza ( lycopodioides )pruticosa, fo liis subu-
la tis, imbricatis , adpressis ; jïorïbus solitariis, ter-
minalibus. Encyc. mét. die. n°. 44.
f 2 j Conferva ( Alpma ) flamentis ecçualibus, ?'cl—
7HOsis, tenuionbus, subgelatinosis. y vioXaceis. ïî.
Cette espèce croît aux lieux où il y a très-peu d’eau*
et même où il n’y en a que des suintemens ; elle s’ap -
plique contre la terre humide au la vase ; elle y forme
des couches soyeuses dans le genre du conferva rîvu-
la ris, dont eller a le port et le toucher muqueux; mais
dont elle diffère par sa couleur, et sur-tout par sec
fÜamens rameux,, qui sont d’une finesse extrême».