h « feu ille s de flam b e èt des andromèdes ra -
bougries, croissant çà et là , nous offraientleur
maire, secours, et nous aidèrent à gravir : les noirs
appelèrent ce lieu la Montée des sueurs , et
jamais nom ne fut mieux mérité. Avant que
de nous élever sur sa croupe, nous distribuâmes
de l’arack à nos gens, et nous en promîmes
deux verres à celui qui, le premier , serait
rendu au sommet 5 malgré cette promesse , ils
furent très-peu diligens. Jouvancourt, Cochi—
nard et moi nous fûmes rendus près de trois
quarts-d’heure avant le plus agile.
Fn haut de la montée, nous nous trouvâmes
sur un plateau assez étendu , dont des brumes
épaisses ne nous permirent pas de découvrir
les bornes ; nous ne distinguions que le Piton
de Crac sur notre gauche : cet énorme ro cher
s’élevait fièrement, et sa cime nous était
cachée.par des nuages obscurs, qui semblaient
s’y reposer.
Quand nous fûmes tous ralliés, nous diri-*
geâmes notre route sur le Piton de Crac , qui,
étant boisé et produisant des palmistes, nous
offrait des ressources pour construire notre
camp ; je présumai d’ailleurs qù’à sa base nous
trouverions quelques filets d’eau, parce que
sa cime anguleuse est presque toujours environnée
de vapeurs; je distinguais d’ailleurs Ak JT
sur ses flancs des traces de cascades. J ’ai re-
connu depuis * après a v o i r p r i s bien de la peine
pour les aller visiter , que ces cascades ne donnent
de l’eau que pendant les grandes pluies,
et que cette eau, filtrant à travers le sol , disparaît
en: arrivant à la base du Piton.
Le terrain que nous avions à parcourir, nous
parut d’abord très-uni; mais la végétation dont
il était couvert, cachait les crevasses et les scories
les plus désagréables ; nous trébuchions à
tous les pas ; les arbustes nous inondaient de
rosée, quoiqu’il n’eût pas plu : nous mîmes
près d’une heure à faire un quart de lieue.
Comme toutes ces montagnes ne sont formées
que de laves, nous ne pûmes enfoncer
de piquet dans la terre : nous profitâmes de
quelques petits arbres rapprochés pour en faire
les piliers fondamentaux de notre boucan. A
p e i n e fut-H construit, >que je m’occupai de
tout préparer pour partir des le lendemaki
avant le jour, 'et monter à la cime du volcan.
L e chemin paraissant devoir être très -
vais, je voulais ne porter avec moi que ce qui
pouvait être absolument nécessaire, ¡et Im&seT
le reste au gîte avec desnoirs ifegarde f mais
quel fut mon chagrin lorsque j ’appti&que, par
/