’ du côté de l’Océan5 enfin^ là rivièie des Rem^-
parts et l’attérissement de galets qui existe à
son embouchure, rappellent le torrent de l’Est’,
ét le plateau dë rapport qu’il a commencé de
chàriér sans doute dans l’instant où la ri4
Viêrè dans.laquelle nous voyageons se forma;
A N' X,
Bra-
Jtoairë.
Les côtés de la rivière des Remparts présentaient
, dans l’origine , comme les branches
d’un compas renversé, ou un grand Y , dont le
fond était un angle aigu : c’est du moins l’idéè
que je me suis formée sur les lieux. Des éruptions
volcaniques ayant suivi la commotion dé'-
durante qui avait fait naître le torrent, leS
matières fondues qui en provinrent coulèrent
dans le nouveau canal qui ven ait de s’ouvrir, et,
en s’y refroidissant, formèrent cette couché
qui nous cache le véritable fond du torrent, et
dans lequel les eaux pluviales ont creusé urt
lit moderne plus étroit. Cette couche est d’une
lave basaltiqùé très-fine, pure et homogène ;
sa surface est généralement très-polie et si
glissante, qu’on ne la parcourt pas sans danger,
soit qu’on la trouve sèche, soit qu’il ait plu.
Mon pied malade me faisait un si grand
mal, qu’après trois heures de marche dans le
lit du torrent, il fallut renoncer à aller plus
loin. Nous nous arrêtâmes donc, vers la moitié
de son cours, dans les environs du petit éta--—
blisseraent bien misérable due l’on nommé
. . ■ - , , . - Bru-.
Vil et de la rivière du R em p a r t , et qui alors maire,
appartenait à M. Ojard, chirurgien ; ce même
M. Ojard dont l’orthographe m’avait jeté danâ
un si grand embarras chez le bon Kerautrai.
Quelques arbres abattus, des p a p a y e rs ( 1 ) ,
üne Centaine de pieds de café plantés en quinconce,
du cresson (2) le long des 'eaux courantes,
et üne pauvre chaumière étaient les titrés de
possession dé M. Ojard. L e maître et son
esclave étaient absens. Je ne sais quel air
d’abandon ajoutait dé l’intérêt à ce site pittoresque
, dont là paix fut troublée par lés
éclats de joie de mes noirs qui se réjouirent
beaucoup de trouver des p a p a y e rs . Ne pouvant
aller plus loin, je m’assis dans ce lieu sauvage ;
j ’éprouvais un charme inexprimable à m’y
reposer ; si je ü’eusse craint Ië retour de M.
Ojard, je me serais décidé à demeurer dans
son domaine jusqu’à mon rétablissement. JouL
vancourt me proposait de faire construire uii
camp un peu plus haut et de nous y établir ;
mais, comme notre voisin n’aurait pas manqué
(1) Carica p a p a y a . L.
(2} isymbrium nasturtium. L.