3) il fut fait une importation beaucoup plus côïl*
Vendè-® sidérable que.la première »,
ïüiaire. M. Hubert, chez lequel les richesses enlevées
à l’avidité de la compagnie hollandaise ont si
bien réussi, a nommé l’un des carrés de son
verger le carré P o iv re : on y voit deux beaux
muscadiers , l’un mâle et l’autre femelle, un
mangoustan (1) magnifique, un grand cane-
l i e r , le p o iv r e , le betel, et sur-tout le g iroflier
qui fut planté le premier à la Réunion, et duquel
sont sortis tous ceux de l’île. Cet arbre
fléjà vieux était un peu languissant, mais M. Hubert
en ayant fait visitèr les racines et retrancher
celles qui étaient gâtées, l’arbre s’en trouva
très-bien.
L e giroflier-^poivre, quand nous le vîmes,
était chargé de clous, et en a donné dans de
grandes années jusqu’à cent vingt-cinq livres (2),
(1) Garcinia Mcingostana. L.
(2) Cette quantité est d’autant plus prodigieuse t
que, selon M. Çéré cité dans l’Encyclopédie à l’article
girofle, les girofliers donnent ordinairement deux
à quatre livres de clous. <c 11 convient néanmoins
» de dire, ajoute M. de Eamarck, que M. Imben
» ( c’est sans doute M. Hubert.), habitant de l’île de
v Bourbon, a obtenu en dernier lieu quinze livres de
» clous secs et plusieurs milliers de baies sur son girochose
qui paraîtrait incroyable, si l’on ne
venait pas que ce bel arbre a au moins quarante vendé-
pieds de hauteur et une grande quantité de ra- miaire*'
meaux dont plusieurs , s’échappant de tous
côtés, imitent une pyramide de verdure.
Depuis des siècles, différentes cultures ,
transportées d’un climat dans un autre, y ont
amélioré le sort des hommes, sans que ceux-ci
s ’enquièrent des laborieux agriculteurs qui leur
ont fait ces présens. Nos colonies de Masca-
reigne et de l’Ile-de-France, qui vont s’enrichir
par la culture des épiceries, avaient presque
oublié M. Poivre. M. Hubert s’est acquitté
de la dette de la société envers la mémoire de
ce respectable citoyen, en attachant son nom
à la plus belle partie de son verger.
Ayant reçu en 17 9 1 le portrait de M. Poivre,
» Hier qu’il a laissé venir en arbre ; mais cela est prâ-
» ticable pour un seul plant, et est impossible pour
j) une plantation en grand, à cause des soins et des
î> dépenses que nécessiterait chaque arbre ». Quand
M. Géré a envoyé ces renseignemens , le giroflier*-
poivre, était sans doute moins productif, parce qu’il
était plus jeune 5 et c’est une erreur de croire qù’il
en coûte beaucoup plus cher pour cultiver les girofliers
à toute hauteur : il ne s’agit que de les acorer, ce qui
n’est pas dispendieux dans nos colonies.