ment. On remarque à une certaine distance de
la mer deux petits entonnoirs percés, chacun
au fond, par un trou de quatre à cinq pouces
de diamètre ; le^plus éloigné mugit avec une
force qui m’effraya au premier moment où,
sans le savoir , je me trouvais tout à côté ; et
l ’autre ajoute, au vent qu’il pousse avec bruit,
une certaine quantité d’eau qui, se divisant
par l’effort de l’a ir , s’élève en une fumée blanchâtre
à six ou sept pieds , et absolument
comme celle du cratère d’ün volcan. L ’entrée
qui donne passage à l’eau, présente un autre
phénomène ; l’air de la grotte pressé par Pef—
fort de la vague qui s’y jette, ne pouvant sortir
en entier par les deux petites cheminées ,
comprimé et reprenant son ressort, pousse la
vague écumante avec la plus grande violence j
et lorsqu’elle ne lui oppóse plus un aussi profond
volume, les cheminées cessent de souffler,
l ’action se perte ailleurs ; l’entrée vomit à soit
tour comme une neige épaisse* mêlée à des
torrens d’eau que les rocs voisins se renvoient
avec bruit et dans plusieurs directions contraires.
Croirait-on qu’au milieu de ces chocs épouvantables
il pût exister des animaux et de la
végétation,? cependant je revis le petitiboujafrori
ton de mer (0 ; et dans les lieux oü le frotte- T ‘ A n X.
ment est le plus fort, je trouvai une conferve
à filàmens simples et remarquables par leur miaire.
belle couleur verte (2).
Je ne comparerai pas les sortes d’éruptions
humides, dont je viens de parler, à celles des
monts ignivomes qui nous entourent ; mais
on conviendra que leurs effets ont une certaine
ressemblance. Peut-être les volcans ne sont-
ils que d’immenses voûtes sous lesquelles
une mer de matières liquéfiées par le feu ,
exerce en plus grand, la même fureur que
l’Océan sous le rocher qui vient d’être décrit.
Je ramassai dans les trous pleins d’eau une
(1) Voyez ehap. X I , p. 124.
(2) Confervct ( antennina) filamentis simplicibus ,
parallelis , infernè oequalibus , supernè ariiculatis. N.
Ses filamens, d’un assez beau vert, sont longs de
trois à sept pouces, un peu rigides, assez gros, comme
luisans. Ils sont disposés par touffes, très- serrés à la
base , et partent d’une espèce de racine ou plaqué
exactement appliquée contre lès rochers.
La base de ces filets, pendant un pouce de longueur
environ, est un tuyau capillaire, dépourvu d’articulations.
Le reste du filament est articulé par sections
qui se rapprochent aux extrémités où les entre-noeud»
sont un peu globuleux.
II. X
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